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Une foule à Alger pour l'enterrement d'un militant mort en détention


Un manifestant algérien tenant un portrait du militant Kamel Eddine Fekhar, mort en détention fin mai, lors d'une manifestation à Alger, le 31 mai 2019. Photo AFP / RYAD KRAMDI

Plusieurs milliers de personnes ont assisté samedi à Alger à l'enterrement de Kamel Eddine Fekhar, un militant des droits humains mort en détention, selon un vidéaste de l'AFP.

Vendredi, lors des manifestations hebdomadaires contre le régime que connaît l'Algérie depuis des semaines, les protestataires avaient rendu hommage à ce médecin de 54 ans, accusant le pouvoir d'être responsable de sa mort. Kamel Eddin Fekhar, également militant de la cause mozabite, une minorité berbérophone du pays, a été enterré au cimetière d'Al Alia dans la capitale algérienne. Durant deux heures, des gens se sont recueillis sur son cercueil sur lequel un portrait du militant avait été posé. Etaient présentes parmi la foule plusieurs personnalités dont des députés et Me Mustapha Bouchachi, un militant des droits de l'Homme connu.

Fekhar est décédé le 28 mai au CHU de Blida (50 km au sud d'Alger) où il avait été transféré la veille "dans un état comateux" de l'hôpital de Ghardaïa (quelque 480 kilomètres au sud d'Alger), selon son avocat Me Salah Dabouz. Le militant des droits humains avait été placé en détention le 31 mars pour "atteintes aux institutions", et observait depuis une grève de la faim.
Selon Me Dabouz, il était détenu dans des "conditions inhumaines" au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa. L'avocat a notamment accusé les magistrats qui ont ordonné sa détention de l'avoir "laissé mourir en prison".

Amnesty International a estimé que son emprisonnement "arbitraire et illégal" était lié à ses seules publications d'opinions sur les réseaux sociaux.

Le ministère de la Justice a annoncé mercredi avoir ordonné l'ouverture d'une enquête approfondie sur les circonstances du décès.

Kamel Eddine Fekhar avait déjà purgé une peine de deux ans de prison notamment pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "trouble à l'ordre public" et avait été libéré en juillet 2017. Il faisait partie des militants arrêtés après des violences communautaires dont la région du M'zab (dont Ghardaïa est la principale ville) a été le théâtre en 2015 entre Mozabites, des Berbères de rite ibadite, un courant minoritaire de l'islam, et Chaâmbas, des Arabes de rite malékite.

Plusieurs milliers de personnes ont assisté samedi à Alger à l'enterrement de Kamel Eddine Fekhar, un militant des droits humains mort en détention, selon un vidéaste de l'AFP.Vendredi, lors des manifestations hebdomadaires contre le régime que connaît l'Algérie depuis des semaines, les protestataires avaient rendu hommage à ce médecin de 54 ans, accusant le pouvoir d'être responsable...