Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Afghanistan : le dirigeant des talibans amenuise les espoirs de cessez-le-feu

Photo Wikipedia

Le dirigeant des talibans, Hibatullah Akhundzada, a encore amenuisé samedi les espoirs d'un cessez-le-feu en Afghanistan tout en soulignant dans un communiqué que "les portes du dialogue" demeurent ouvertes avec les Etats-Unis.

Ce rare message de celui qui a succédé au fondateur du mouvement insurgé, le Mollah Omar décédé en 2013, puis au Mollah Akhtar Mansour, tué en mai 2016 par un drone américain au Pakistan, survient après la dernière série en date de pourparlers de paix entre talibans et Etats-Unis, achevée le mois dernier au Qatar sans progrès tangibles.

"Les portes du dialogue et de la négociation demeurent ouvertes", indique M. Akhundzada dans un communiqué diffusé à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, fête qui marquera la fin du mois de ramadan en début de semaine prochaine.

Mais il ajoute que "personne ne devrait s'attendre à ce que nous versions de l'eau froide sur les fronts brûlants de la lutte pour le djihad ou que nous oublions nos 40 années de sacrifices avant d'avoir atteint nos objectifs".

Son message a douché les espoirs que la population afghane avait placés dans un cessez-le-feu lors de l'Aïd.

L'an dernier, les talibans avaient stoppé les combats trois jours durant à la même occasion, donnant lieu à d'inédites scènes de fraternisation entre combattants talibans, civils et membres des forces de sécurité.

Le président afghan Ashraf Ghani avait proposé un cessez-le-feu au début du mois de ramadan mais les talibans avaient rejeté l'offre.

Lors d'une rencontre cette semaine à Moscou, des membres de l'opposition au président Ghani avaient également demandé sans succès aux talibans d'observer un arrêt des combats.

La société civile afghane se mobilise également pour réclamer une trêve. Une trentaine de personnes ont entamé jeudi une nouvelle "marche pour la paix" de 150 kilomètres pour aller à la rencontre de talibans dans une zone sous leur contrôle dans le sud du pays.

"Notre seul but est de faire passer un message de paix aux talibans et de les appeler à cesser les combats et les effusions de sang du peuple. Nous nous moquons des menaces de morts", a indiqué à l'AFP Bismillah Watandost, porte-parole du Mouvement populaire pour la paix.

Ces "marches pour la paix" avaient débuté pour la première fois en mai 2018 lorsque qu'une poignée de civils a effectué 700 kilomètres depuis Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand (Sud), jusqu'à Kaboul, où ils sont arrivés en juin, rejoints en chemin par des centaines d'autres marcheurs.

Vendredi l'ex-président afghan Hamid Karzaï a, lui, annoncé par erreur que les talibans déclaraient un cessez-le feu, suscitant un moment d'espoir vite déçu parmi une population avide de paix.

Le dirigeant des talibans, Hibatullah Akhundzada, a encore amenuisé samedi les espoirs d'un cessez-le-feu en Afghanistan tout en soulignant dans un communiqué que "les portes du dialogue" demeurent ouvertes avec les Etats-Unis. Ce rare message de celui qui a succédé au fondateur du mouvement insurgé, le Mollah Omar décédé en 2013, puis au Mollah Akhtar Mansour, tué en mai 2016 par...