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Nos Lecteurs ont la Parole - par Antoine SABBAGHA

Réintroduire la fête des Martyrs

Encore une fois, la place des Martyrs était déserte cette année en ce 6 mai, sans aucun responsable pour commémorer la fête des Martyrs, date à laquelle les nationalistes libanais furent pendus en ce jour sur ordre de Jamal Pacha surnommé « al-Jazzar », gouverneur ottoman de la Grande Syrie. Pourtant, ce boucher avait fait exécuter des musulmans et des chrétiens, dont le père Youssef al-Hayek. Et aussi des dizaines de martyrs ont été pendus par les Turcs en 1915 et 1916, tant à Beyrouth qu’à Damas. Il s’agissait d’intellectuels, de religieux et de journalistes. Malheureusement, il y a une quinzaine d’années, lorsque Rafic Hariri était Premier ministre, les rapports avec la Turquie s’étaient intensifiés, la commémoration avait été occultée pour ne pas jeter de l’ombre sur les rapports avec la Turquie. Erdogan et les Turcs avaient alors simplement demandé que la fête soit abolie, cette dernière les présentant sous un mauvais jour. Et depuis, on ne célèbre plus malheureusement le 6 mai qui doit être réintroduit pour honorer au moins nos ancêtres.

À l’heure actuelle, le Liban traverse une phase cruciale et les pessimistes déclarent que le pays est au bord de la faillite et que le pire est à craindre. Si l’on admet que l’histoire se répète, comme on dit, il faut se rappeler qu’entre 1915 et 1918 la population libanaise a été touchée par une famine dévastatrice, qui provoqua la mort d’au moins 200 000 personnes sans que la population ne reçoive d’aide de la part de l’Empire ottoman. La « grande famine », rappelons-le, a frappé le Mont-Liban et a entraîné la disparition de près de la moitié de sa population et dépeuplé des centaines de villages libanais. Alors, Messieurs les responsables, vous qui êtes en train d’étudier et de planifier le budget, regardez par vos fenêtres le peuple qui manifeste dans les rues. Qui sait si la famine pourra frapper à nouveau à nos portes si vous continuez, chers responsables, à gouverner de manière irresponsable à l’heure où l’argent liquide se fait de plus en plus rare partout !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Encore une fois, la place des Martyrs était déserte cette année en ce 6 mai, sans aucun responsable pour commémorer la fête des Martyrs, date à laquelle les nationalistes libanais furent pendus en ce jour sur ordre de Jamal Pacha surnommé « al-Jazzar », gouverneur ottoman de la Grande Syrie. Pourtant, ce boucher avait fait exécuter des musulmans et des chrétiens, dont le...

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