La France est "extrêmement exigeante" et "extrêmement déterminée" à respecter le droit international en matière d'exportations d'armes à des pays engagés dans la guerre au Yémen, comme l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, a assuré mardi le Premier ministre Edouard Philippe.
"La France respecte ses engagements internationaux. Ce ne sont pas des engagements théoriques. Nous avons été très clairs avec les autorités des pays concernés sur le fait que nous étions particulièrement attentifs aux conditions d'emploi des matériels (...) dont nous autorisons la cession", a déclaré le chef du gouvernement français, interrogé sur le sujet à l'Assemblée nationale.
"Nous serons extrêmement exigeants et extrêmement déterminés à faire en sorte que le droit international soit respecté s'agissant des cessions d'armes", a-t-il encore répondu au député communiste André Chassaigne qui l'interpellait.
La France a d'ailleurs "intensifié les contrôles" sur ses exportations d'armes, via la Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériel de guerre (CIEEMG), placée sous la responsabilité du Premier ministre, a assuré ce dernier.
Gros consommateurs d'armes européennes, notamment françaises, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont les principaux pays d'une coalition engagée depuis 2015 au Yémen contre les rebelles houthis soutenus par l'Iran. Ce conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils.
Face aux vives critiques d'ONG sur ces exportations accusées de violer le traité sur le Commerce des Armes, les autorités françaises déclarent invariablement que les armes sont utilisées de manière défensive et non sur la ligne de front.
La semaine dernière, le président Emmanuel Macron a martelé qu'il "assumait" ces ventes d'armes au nom de la lutte antiterroriste, affirmant avoir obtenu la "garantie" que ces équipements n'étaient pas utilisés "contre des civils".
La situation au Yémen est "épouvantable" et "dramatique", a reconnu mardi Edouard Philippe, ajoutant que la France était également "extrêmement déterminée à prendre toute (sa) part dans la résolution politique et diplomatique de ce conflit terrible qui n'a que trop duré".
Mais pour le député communiste "comment peut-on affirmer que les armes françaises ne tuent pas des civils" au Yémen ? "Les Français ne veulent plus être complices de crimes contre l'humanité," a-t-il ajouté.
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