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Pas de "formule magique" pour tout résoudre avec la Chine, selon le Vatican

Le cardinal Pietro Parolin, numéro deux du Vatican. Photo SERGEI GAPON/AFP/Getty Images

Nul n'a de "formule magique" pour résoudre les problèmes en suspens avec la Chine, affirme le numéro deux du Vatican dans une interview publiée lundi dans la presse chinoise, plus de sept mois après le rapprochement entre Rome et Pékin.

Les propos du cardinal Pietro Parolin interviennent après la signature en septembre d'un accord historique sur l'épineuse question de la nomination des évêques -- après des décennies de méfiance réciproque.

"Bien sûr, tous les problèmes n'ont pas été résolus. Beaucoup de questions doivent encore être réglées et nous les affrontons avec volonté et détermination", a déclaré au quotidien Global Times Mgr Parolin, secrétaire d'Etat et principal collaborateur du pape François.

"Je suis tout à fait conscient que personne n'a trouvé de solution complète (ou, de fait, n'a pu fournir de formule magique!), mais je peux aussi dire que nous nous sommes engagés à trouver des solutions durables, acceptables pour tous et respectueuses de tous", a-t-il ajouté.

Les 10 millions de catholiques chinois restent déchirés entre une Eglise officielle (dont le clergé est soumis aux autorités) et une Eglise "souterraine" (clandestine), tirant sa légitimité de l'obéissance au pape et dont les membres sont parfois l'objet de persécutions et d'arrestations.

Dans l'accord de septembre, le pape François avait accepté de reconnaître sept évêques que les autorités communistes avaient nommés sans son accord. Le texte ne mentionnait pas en revanche le cas de la vingtaine d'évêques nommés par Rome sans l'accord de Pékin.

Mgr Parolin estime cependant que "les canaux de communication fonctionnent bien" entre Pékin et le Saint-Siège et que "certains éléments démontrent une confiance accrue entre les deux parties".

Le rapprochement en cours divise les catholiques. Certains y voient un dialogue utile pour améliorer la situation des croyants en Chine. D'autres sont méfiants, notamment l'évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen, qui a accusé le Vatican de "vendre l'Eglise" au Parti communiste chinois (PCC).

"Ce n'est pas une surprise qu'il y ait des critiques, au sein de l'Eglise, en Chine, ou ailleurs, avec cette ouverture qui peut paraître sans précédent après une si longue période de confrontation", a concédé Pietro Parolin.

Le PCC au pouvoir se méfie de toute organisation, notamment religieuse, pouvant menacer son autorité. Il a longtemps été méfiant envers le Vatican en raison de son influence sur les catholiques chinois et plaide désormais pour une "sinisation" des religions.

Selon Mgr Parolin, ce concept peut cohabiter avec celui "d'appropriation culturelle", qui permet depuis des siècles à l'Eglise catholique de s'adapter aux différents pays.

La Chine et le Vatican ont rompu leurs relations diplomatiques dans les années 1950. Malgré le rapprochement en cours, le rétablissement des liens officiels entre les deux Etats reste une perspective lointaine.

Nul n'a de "formule magique" pour résoudre les problèmes en suspens avec la Chine, affirme le numéro deux du Vatican dans une interview publiée lundi dans la presse chinoise, plus de sept mois après le rapprochement entre Rome et Pékin.Les propos du cardinal Pietro Parolin interviennent après la signature en septembre d'un accord historique sur l'épineuse question de la nomination des...