Accrochages entre régime et jihadistes en Syrie: 43 combattants tués

Toujours dans le nord-ouest syrien, une base militaire russe a été la cible de roquettes lancées depuis un secteur contrôlé par des jihadistes, mais ces tirs ont été neutralisés et n'ont fait ni victime ni dégât, selon un communiqué du ministère de la Défense russe.

La province d'Idleb (nord-ouest) et les territoires adjacents, notamment dans la province voisine de Hama, sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'el-Qaëda), qui ont renforcé leur emprise sur la région.

Les prorégime ont "progressé en direction de deux villages et d'une colline aux mains des jihadistes dans le nord de la province de Hama", déclenchant de "violents combats" avec le HTS et un groupe jihadiste allié, le Parti islamique du Turkestan, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon un nouveau bilan fourni dans la soirée par le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, 21 jihadistes ont été tués de même que 22 combattants prorégime, et les affrontements se poursuivent.

A Damas, l'agence officielle Sana a rapporté des "opérations intensives" menées par l'armée contre des positions "des groupes terroristes" à Hama et Idleb.

Plus tôt dans la journée, cinq civils ont été tués dans des raids aériens russes ou des tirs d'artillerie du régime dans la province d'Idleb, selon l'OSDH.

Au moins cinq hôpitaux et un centre médical ont été touchés ces derniers jours par des bombardements, dont certains ont été imputés à Moscou par l'ONG.

Située dans la province de Lattaquié jouxtant Idleb, la base russe de Hmeimim a été la cible d'attaques aux roquettes lundi tirées à partir d'un secteur tenu par HTS, selon le ministère de la Défense à Moscou.

Les attaques ont été "repoussées par les systèmes de défense aérienne", selon le texte. "Au total, 36 roquettes ont été tirées".

Depuis septembre 2018, Idleb fait l'objet d'un accord négocié par Moscou et Ankara qui parraine certains groupes rebelles, prévoyant la mise en place d'une "zone démilitarisée" séparant les secteurs jihadistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes.

Cet accord a permis d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne, mais le régime a continué d'y mener des frappes, devenues plus régulières depuis février.

Et avec les combats, près de 140.000 personnes ont été déplacées depuis février dans la région, selon l'ONU.

Lundi encore, des habitants du sud d'Idleb ont fui les violences à bord de dizaines de camionnettes chargées de matelas et autres effets personnels, pour se rendre dans des secteurs plus au nord, relativement épargnés, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 370.000 morts.