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Culture - Rencontre

Julie Gayet, la douce intrépide

Week-end beyrouthin chargé pour l’actrice et productrice française Julie Gayet qui a remis, vendredi soir, le Lebanese Movie Award du meilleur réalisateur à Nadine Labaki, puis a participé samedi à l’inauguration de l’Espace Antoun Sehnaoui au sein de L’Institut français du Liban. Découverte d’une femme lumineuse et d’une artiste aux mille vies.

Julie Gayet, de la douceur et du dynamisme. Photo Marwan Assaf

Si elle se fond, en toute discrétion, dans la foule qui se presse à L’Institut français du Liban, rue de Damas, lors de l’inauguration de l’Espace Antoun Nabil Sehnaoui, Julie Gayet ne passe pas pour autant inaperçue. Grande, blonde, les cheveux relevés en un petit chignon parisien, elle a cette élégance simple, cette douceur dans le visage qui attirent spontanément les gens vers elle. Naturelle, souriante et décontractée, l’actrice devise avec tous mais se crispe légèrement à l’approche des photographes. Sans doute l’appréhension des paparazzi… Elle poursuit néanmoins vaillamment la conversation, en vraie disciplinée – qu’elle nous aura confié être, au détour d’une phrase.

Ce n’est pourtant pas d’elle-même qu’elle aime parler, Julie Gayet, mais des autres. De ceux et celles dont elle admire les actions, le travail, l’intelligence et le talent. À l’instar d’Antoun Sehnaoui, le banquier et producteur avec qui elle a coproduit L’Insulte de Ziad Doueiry et dont elle est venue « saluer l’engagement pour l’art, la culture, le cinéma mais aussi la francophonie, à travers notamment son appui constant à l’Institut français du Liban », dit-elle. Un précieux associé et ami, depuis 2011, avec qui elle partage une même vision d’un certain « cinéma du milieu », c’est-à-dire ni blockbuster ni trop confidentiel. Et dont elle loue, « outre sa sensibilité artistique et son expertise de financier, son vrai dynamisme d’entrepreneur. J’ai une franche admiration et beaucoup de respect pour sa formidable capacité à prendre des décisions rapides », affirme-t-elle avec conviction.

Mais elle est aussi venue – pour la troisième fois – à Beyrouth pour participer à la soirée des Lebanese Movie Awards, qui s’est tenue vendredi soir au Casino du Liban et au cours de laquelle elle a remis le trophée du meilleur réalisateur à Nadine Labaki. « Je tenais à être présente à cette célébration du septième art libanais, qui est en train d’exploser et de briller avec une nouvelle génération de talentueux réalisateurs et réalisatrices, indique-t-elle. Un cinéma qu’Antoun Sehnaoui et moi-même soutenons avec passion. Autant à travers sa boîte de production Ezekiel, qui a produit L’Insulte de Ziad Doueiry, qu’à travers Rouge International, ma société de production et de distribution dans laquelle il est également partenaire. On a aussi produit Cargo, un court-métrage de Karim Rahbani, et Les quinze des frères Zarazir. Et on continue de chercher à développer des projets de films libanais. »

Dans une précédente interview accordée à L’Orient-Le Jour, Julie Gayet avait exprimé le souhait de jouer dans un film d’un réalisateur libanais. Est-ce que cette envie est toujours d’actualité ? « J’attends toujours les propositions », répond-elle, l’œil malicieux.

En attendant, Julie Gayet ne chôme pas. Elle poursuit sa double, voire sa triple carrière de productrice, actrice de cinéma et comédienne avec une discrète mais réelle énergie. Et un certain goût du challenge qui l’a portée à remonter sur scène, cet hiver après vingt ans d’absence, pour jouer dans Rabbit Hole, une pièce dramatique de David Lindey-Abaire. Une performance saluée par la critique hexagonale pour sa justesse et, dixit Le Figaro, « la discipline et la discrétion avec lesquelles cette comédienne tient sa place ».

Et sans doute cette critique est-elle exactement la reconnaissance qu’elle souhaitait. Car, comme elle le confie spontanément : « Après le quinquennat de François Hollande et la révélation de notre relation, beaucoup de gens ne voyaient plus en moi que la compagne du président. J’avais besoin de retourner à l’essence de ce métier que j’aime. D’y retrouver ma place. Il fallait replonger dans le vide. Cela a été dur. Je n’avais pas réalisé à quel point c’était périlleux. Je sortais souvent des répétitions en pleurant. Mais après coup, j’ai trouvé l’expérience inégalable. »


Ex-funambule, chanteuse, footballeuse
Une expérience que cette femme paradoxalement aussi douce qu’intrépide se dit prête à renouveler dès que l’occasion se représentera. Sinon, elle qui s’est donné comme règle de ne jamais jouer dans les films plutôt engagés qu’elle produit – à l’instar de ce documentaire sur le foot féminin qu’elle boucle actuellement –, c’est sur le terrain de la comédie qu’elle s’amuse en ce moment en tant qu’actrice. Elle a ainsi tourné récemment dans C’est quoi cette mamie ?! avec Chantal Ladsous, et s’apprête à rejoindre sur les plateaux François Cluzet et Patrick Timsit pour le tournage d’un film pour enfants.

Cela sans compter la multitude d’autres petits projets que cette ex-funambule (elle a fait l’école du cirque), ex-chanteuse lyrique (fan absolue de Maria Callas) et… footballeuse (elle a même été gardienne de but dans un club) adore cumuler. « Pour le plaisir des rencontres et par esprit d’équipe », assure cette artiste étonnante qui, sous une apparence de jeune femme rangée, n’hésite jamais à toujours repousser ses limites….



Pour mémoire

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