Le ministre libanais de l'Environnement, Fadi Jreissati. Photo d'archives Ani
Le ministre libanais de l'Environnement, Fadi Jreissati, a appelé vendredi à amender la Constitution libanaise afin d'ajouter dans son préambule une Charte du citoyen pour l'environnement, et invité les responsables à éloigner les questions environnementales des tensions politiques.
"Au Liban, l'environnement ne se porte pas bien", a déclaré le ministre Jreissati lors d'une conférence de Beyrouth consacrée à l'environnement. Il a dans ce contexte souligné que les questions environnementales "doivent être tenues à l'écart des tensions politiques" et appelé à une coopération ministérielle plus étroite sur ces questions. M. Jreissati a affirmé qu'il "ne permettrait à personne de marginaliser" le ministère de l'Environnement et appelé à "amender la Constitution afin d'y ajouter dans son préambule la Charte du citoyen pour l'environnement".
Fadi Jreissati, dont le ministère est en train de finaliser un plan pour la gestion des déchets ménagers, a fait polémique ces derniers jours en affirmant qu'il était nécessaire d'agrandir encore la décharge de Bourj Hammoud, au nord de Beyrouth, l’une des deux décharges créées par le gouvernement pour Beyrouth et le Mont-Liban en 2016, qui devrait arriver à saturation en septembre. Les décharges de Bourj Hammoud et Costa Brava (à Choueifate, au sud de Beyrouth) ont été saturées précocement en raison de l’insuffisance de tri au Liban.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a appelé à "lutter contre les personnes qui émettent des licences pour l'exploitation de carrières et non pas celles qui veulent construire des barrages hydrauliques". "La pollution environnementale est liée à la pollution politique", a déclaré M. Bassil, qui a estimé que "les cartels des carrières n'existeraient pas sans protection politique".
Des tensions ont émergé entre les différents partis politiques au cours des dernières semaines en ce qui concerne l'exploitation de la cimenterie de Aïn Dara (dans le caza de Aley). L'ancien ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan (Hezbollah) avait accordé par le passé un permis pour la construction de cette cimenterie, au grand dam des habitants de la région et des militants écologistes qui dénoncent l'impact d'un tel projet sur l'environnement. Le ministre actuel, Waël Bou Faour, avait par la suite décidé d'annuler le permis en question le 26 mars dernier, soutenant ainsi les habitants de Aïn Dara. Mais cette décision a été cassée par le Conseil d’État, qui a estimé que la décision de Waël Bou Faour est "hâtive, arbitraire, contraire à la loi et ne vise aucun intérêt général, mais plutôt l'exécution d'un agenda politique bénéficiant au parti auquel il est affilié".
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