Le président du conseil municipal de Qaa, localité proche de la frontière dans le nord de la Békaa, a appelé hier les autorités à trouver une solution au problème posé par la présence massive de déplacés syriens. Dans une interview accordée à l’agence al-Markaziya, Bachir Matar a fait état d’un grand nombre de Syriens qui continuent à entrer dans le village à travers des passages illégaux. Contacté par L’Orient-Le Jour, il explique que « l’armée ne contrôle pas toute la frontière ». « Les Syriens passent par des points illégaux, avec pour but de se réunir avec les membres de leurs familles qui se trouvent au Liban », précise-t-il.
M. Matar souligne que ce phénomène dure depuis des mois. « Les services de sécurité les interrogent puis les libèrent, note-t-il. Avec le peu de moyens dont dispose la municipalité, nous ne sommes pas en mesure de les recenser de façon périodique. De plus, nombre d’entre eux ne demandent pas d’aide à la municipalité. Ils rejoignent directement leurs familles. »
Précisant que ces Syriens viennent au Liban pour travailler, M. Matar insiste sur la nécessité de trouver une solution au problème. « Nous ne pouvons plus continuer à supporter ce fardeau », déplore-t-il, signalant que son village compterait quelque 25 000 à 30 000 Syriens. « La majorité de ces Syriens veulent travailler, ajoute M. Matar. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont ouvert des échoppes et font concurrence aux Libanais. Nous les avons donc fermées. À mon avis, nous avons aujourd’hui une occasion en or qui permet de redresser la région sur le plan économique et de résoudre le problème. On peut, avec les aides internationales, créer une zone frontalière économique. Les Syriens pourront venir y travailler puis rentrer dans leur pays, comme c’est le cas dans plusieurs pays du monde. Cela pourrait à mon avis renforcer la coexistence et instaurer la paix. »