Un Irano-Américain purgeant une peine de dix ans de prison en Iran pour "espionnage" va demander une libération conditionnelle suite à la nomination d'un nouveau procureur à Téhéran, a déclaré mardi son avocat à un média d'Etat.
Siamak Namazi avait été condamné en octobre 2016 pour "espionnage et collaboration avec le gouvernement américain", comme son père de 80 ans, Baquer Namazi, un ancien responsable de l'Unicef. Placé en détention avant son jugement, Siamak Namazi est en prison depuis quatre ans.
"Au vu du temps qu'il a déjà passé en prison et d'après la loi, Siamak Namazi devrait pouvoir obtenir une libération conditionnelle", a indiqué son avocat Mehrdad Ghorbani à l'agence de presse iranienne Irna. "La Cour suprême ayant rejeté notre demande concernant un nouveau procès, nous n'espérions pas qu'une demande de libération conditionnelle soit acceptée. Mais nous allons maintenant en faire la demande car le procureur de Téhéran a été remplacé", a-t-il expliqué.
L'ancien procureur général de Téhéran Abbas Jafari-Dolatabadi avait été nommé en 2009 lors des manifestations massives contre la réélection controversée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, à qui a succédé Hassan Rohani en 2013. Il a été remplacé lundi par Ali Alghasi-Mehr, ancien procureur de la province Fars (sud-ouest).
Aucune permission de sortie n'a été accordée à Siamak Namazi en quatre ans de détention, a ajouté son avocat, précisant que son père suivait un traitement médical en dehors de la prison en raison de son état de santé et de sa vieillesse.
Outre M. Namazi, au moins quatre citoyens américains sont actuellement en détention en Iran pour des motifs de sécurité. Parmi eux figurent Xiyue Wang, chercheur sino-américain à l'université de Princeton aux Etats-Unis, qui purge une peine de dix ans de prison pour espionnage.
Michael White, 46 ans, a, lui, été condamné en mars à deux ans de prison pour avoir insulté l'ayatollah Ali Khamenei, et à dix ans pour avoir diffusé des photos personnelles sur les réseaux sociaux, selon son avocat.
Les relations entre l'Iran et les Etats-Unis se sont gravement détériorées l'an dernier lorsque le président américain Donald Trump a retiré son pays de l'accord international sur le nucléaire iranien, avant de rétablir unilatéralement des sanctions économiques contre Téhéran.
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