Grèves de la faim en France contre les conditions de détention d'Ocalan en Turquie

Au moins quinze ressortissants turcs sont en grève de la faim en France pour dénoncer l'isolement d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné depuis vingt ans en Turquie, a annoncé lundi une association à Paris.

Selon l'Actit, Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie, quatorze personnes à Strasbourg (est), siège du siège du Parlement et du Conseil de l'Europe et une personne à Paris, ont cessé de s'alimenter par solidarité avec la députée pro-kurde Leyla Güven, elle-même en grève de la faim partielle depuis le 8 novembre 2018.

En poursuivant sa grève de la faim, Mme Güven, élue du Parti démocratique des Peuples (HDP), entend dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Ocalan, chef historique du PKK, une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Dans un communiqué, l'Actit, basée à Paris, affirme que "la Turquie est devenue une immense prison à ciel ouvert pour les peuples de Turquie et du Kurdistan".

Selon une coprésidente du groupe parlementaire HDP, Fatma Kurtulan, environ 3.000 personnes écrouées dans 92 prisons à travers la Turquie sont actuellement en grève de la faim par solidarité avec Leyla Güven.

L'Actit assure que, par solidarité des militants politiques ont également cessé de s'alimenter - ils absorbent des solutions salées, sucrées et/ou vitaminées mais aucun aliment solide - à Toronto (Canada), au Pays de Galles, en Allemagne, en Suisse "et dans d'autres villes européennes".

Très affaiblie, Leyla Güven avait été remise en liberté conditionnelle fin janvier après un an de détention pour avoir qualifié d'"invasion" une offensive militaire turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

Malgré un isolement quasi-total, Abdullah Öcalan reste une figure de proue non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'Etat a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes ailleurs dans la région, notamment en Syrie.

Il purge une peine de détention à vie dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul.