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Belgique : quatre inculpations après le meurtre d'un enfant palestinien sollicitant l'asile

Photo d'illustration DAMIEN MEYER / AFP

Quatre Palestiniens ont été inculpés de meurtre jeudi en Belgique après la découverte du corps d'un enfant palestinien dans un centre de demandeurs d'asile, un drame qui semble être sans précédent en Europe depuis la crise des réfugiés de 2015.

Daniel, un enfant de 9 ans né au Liban, qui séjournait avec sa mère de 26 ans depuis quelques mois dans ce centre situé à Ranst dans la région d'Anvers (nord), avait été vu pour la dernière fois vivant alors qu'il faisait du vélo lundi vers 22H00 locales (20H00 GMT) dans l'enceinte du centre.

Une opération de recherches a été déclenchée lorsque le vélo a été retrouvé sans aucune trace de l'enfant, et a finalement mené à la découverte de son corps sans vie dans un fossé sur le terrain du centre d'accueil mercredi après-midi, a expliqué le parquet d'Anvers.

Le décès a d'emblée été jugé "suspect", une enquête pour "meurtre" a été confiée à un juge d'instruction, et cinq suspects, tous palestiniens --dont trois résidaient dans le centre--, ont été placés en garde en vue.

Jeudi, au lendemain de leur interpellation, quatre d'entre eux âgés de 19, 20, 21 et 24 ans ont été inculpés et écroués, les faits étant requalifiés en "prise d'otage et meurtre", a indiqué le parquet dans un nouveau communiqué.

Joint par l'AFP, Kristof Aerts, porte-parole du parquet, a confirmé des informations de presse selon lesquelles les cinq suspects sont tous des Palestiniens.

Tentative de racket ?
Après quatre comparutions devant le juge dans la journée, le cinquième suspect, âgé de 34 ans, devait également être présenté dans la soirée. Il risque d'être à son tour placé sous mandat d'arrêt (écroué) après son inculpation.

Selon des médias flamands, il pourrait s'agir d'une tentative de racket ayant mal tourné. Le quotidien Het Laatste Nieuws a fait état d'un SMS reçu par la tante de l'enfant, résidant dans le même centre, la menaçant ainsi: "100.000 euros ou vous ne reverrez plus Daniel vivant". Le parquet n'a pas confirmé ces informations.

D'après une source proche de l'enquête, les déclarations des suspects devant les enquêteurs "ne sont pas claires". Aucun d'eux à ce stade ne reconnaît les faits reprochés.

Le drame a suscité l'émotion jusque dans les rangs du gouvernement belge, le Premier ministre Charles Michel déplorant un "décès tragique". "Une enquête se déroulera de manière transparente et indépendante. Les coupables doivent être punis", avait-il écrit dans un tweet dès mercredi soir. "Perdre un enfant est le pire qui puisse arriver à une maman", a twitté de son côté Maggie De Block, ministre en charge de l'Asile et de la Migration, disant espérer "que la clarté sera rapidement faite, dans l'intérêt de la maman et de la famille".

La Belgique, pays d'environ 11 millions d'habitants, compte quelque 22.000 places d'accueil pour demandeurs d'asile, qui sont en grande partie originaires des zones de conflit du Moyen-Orient (Syriens, Afghans, Irakiens, Palestiniens, etc).

Les centres gérés par l'agence fédérale Fedasil ont déjà été le théâtre de violences --une rixe mortelle en février 2018 vaut à un Guinéen d'être actuellement jugé aux assises--, mais jamais d'un meurtre d'enfant. "C'est la première fois que Fedasil est confrontée à une telle situation. Toute l'agence est fort touchée par ce drame", a-t-elle dit sur son site.

Fedasil gère 20 des quelque 60 centres d'accueil du pays, les autres étant exploités par des partenaires comme la Croix-Rouge. Celui situé à Broechem (sur la commune de Ranst) est ouvert depuis 2002 sur le site d'une ancienne base militaire. Il peut accueillir 350 demandeurs d'asile pendant la période d'examen de leur requête.

Outre les centres d'accueil, qui représentent les deux tiers de la capacité totale du réseau d'accueil, des logements individuels peuvent aussi dans certains cas être proposés aux demandeurs d'asile.

Quatre Palestiniens ont été inculpés de meurtre jeudi en Belgique après la découverte du corps d'un enfant palestinien dans un centre de demandeurs d'asile, un drame qui semble être sans précédent en Europe depuis la crise des réfugiés de 2015. Daniel, un enfant de 9 ans né au Liban, qui séjournait avec sa mère de 26 ans depuis quelques mois dans ce centre situé à Ranst dans ...