Les députés Paula Yacoubian et Samy Gemayel. Photos Ani
La députée Paula Yacoubian, issue de la société civile, et son collègue Samy Gemayel, chef du parti Kataëb opposé au pouvoir en place, ont annoncé jeudi avoir présenté une proposition de loi pour la levée du secret bancaire, une semaine après l'échec d'un vote sur un texte similaire soumis par le Courant patriotique libre.
Lors d'une conférence de presse conjointe tenue au siège du Parlement, place de l'Etoile à Beyrouth, M. Gemayel a critiqué le texte proposé la semaine dernière par le CPL de Gebran Bassil, et qui prévoit une levée partielle du secret bancaire concernant les comptes des représentants du pouvoir exécutif, législatif, militaire et judiciaire. "Nous souhaitons l'adoption de notre proposition de loi pour la levée du secret bancaire le plus tôt possible, afin que cessent les surenchères. Nous nous sommes engagés à cela, mais la proposition de loi (du CPL) est mort-née", a estimé Samy Gemayel. "Le texte que nous avons préparé ne courra pas le risque d'être invalidé par le Conseil constitutionnel et il prévoit un mécanisme simplifié et inclut désormais les partis politiques et leurs chefs, ainsi que les entrepreneurs", a expliqué M. Gemayel.
Paula Yacoubian a pour sa part souligné que la proposition de loi qu'elle a présenté avec M. Gemayel "permet d'engager des poursuites contre des parties tierces et contient des réformes nécessaires que le texte du CPL aurait dû inclure". Mme Yacoubian avait pourtant voté en faveur de la proposition de loi du parti de Gebran Bassil.
Le texte présenté par le CPL n'avait pas été adoptée par le Parlement, les députés ayant considéré qu’il ne devrait pas avoir le caractère de double urgence dont l’ont revêtu ses auteurs. Le texte avait finalement été renvoyé en commission pour être à nouveau examiné.
Par ailleurs, Samy Gemayel a affirmé que la "coopération avec Paula Yacoubian va se poursuivre au niveau de toutes les réformes, notamment la lutte pour la mise en place du tri des déchets à la source". Le chef des Kataëb a estimé dans ce contexte que le dossier des déchets va déboucher sur une "grande catastrophe, sachant que la décentralisation n'a pas été appliquée, car ils veulent nous placer devant le fait accompli de l'agrandissement des décharges".
Paula Yacoubian a de son côté appelé à adopter une loi qui prévoit le tri des déchets à la source, affirmant que si un tel tri avait été mis en place depuis "deux ou trois ans, nous n'aurions qu'à enfouir 20% de la totalité des déchets produits".
Le Liban stocke ses déchets, qui sont censés être triés au préalable, dans deux grandes décharges côtières, mais celles-ci seront bientôt saturées.
Le 24 septembre 2018, le Parlement avait voté la loi-cadre relative à la gestion des déchets solides. Le texte, très ancien, avait été rédigé en 2005 à la demande du ministère de l’Environnement, mais n’avait été présenté au Parlement qu’en 2012.
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