Le ministère français de l'Intérieur a annoncé mercredi la dissolution d'un groupuscule d'ultradroite, Bastion social, accusé d'appeler à la haine, aux discriminations et aux actions violentes.
Le président Emmanuel Macron s'était engagé fin février à dissoudre ce mouvement né à Lyon en 2017. Cette décision, annoncée en Conseil des ministres, a été prise "pour mettre fin aux exactions répétées commises" en marge de rassemblements sur la voie publique, a précisé le ministère dans un communiqué.
"Engagement tenu", a salué sur Twitter Christophe Castaner, appelant à rester "vigilants, unis et mobilisés" face "à toutes les haines".
Le Bastion Social a été fondé par des membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat étudiant d'extrême droite, et a essaimé dans plusieurs villes, tout en restant extrêmement discret sur le nombre de personne qui le composent.
Inspiré du mouvement italien CasaPound, le groupe est adepte des thèses du "grand remplacement", qui prophétise la disparition des "peuples européens" au profit d'un "envahisseur" fantasmé, musulman de préférence.
"Bastion social", qui affirme également lutter contre le "capitalisme ultralibéral", n'a pas caché sa sympathie pour le mouvement social des "gilets jaunes" né en novembre dernier et qui manifeste depuis chaque samedi. Des militants ont ainsi été vus dans des cortèges.
Son chef, Steven Bissuel, avait été condamné à 20.000 euros d'amende à Lyon l'été dernier pour "provocation à la haine raciale et à la violence en raison d'une origine ethnique, en état de récidive légale".
Il avait publié sur les réseaux sociaux un dessin sur lequel on voyait des ananas portant des étoiles jaunes et des pyjamas rayés, évoquant les prisonniers de camps de concentration, avec en sous-titre la mention "teneur garantie: 6 millions au Zyklon B".
Le tout était assorti de la mention "Joyeux anniversaire Auschwitz. 70 ans de business, ça commence à faire". Il s'était ensuite retiré du mouvement.
"Bastion social" est composé de six associations, toutes interdites en vertu du décret adopté mercredi: "Les Petits Reblochons", "Association Lugdunum", "Cercle Frédéric Mistral", "Cercle Honoré d'Estienne d'Orves", "Association Arvernis" et "Solidarité Argentoratum".
Cette décision intervient au moment où le gouvernement étudie les moyens de dissoudre un autre groupuscule d'extrême droite, Génération Identitaire.
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