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Qui est le mouvement islamiste accusé des attentats au Sri Lanka ?


Des agents de sécurité sur la scène d'un des attentats qui ont secoué dimanche 21 avril 2019 le Sri Lanka. AFP / Jewel SAMAD

Avant d'être incriminé lundi par les autorités du Sri Lanka pour les attentats du dimanche de Pâques, le principal fait d'armes du groupe islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ) était d'être lié à la dégradation de statues bouddhistes il y a quelques mois.

Passer de la lutte contre les moines bouddhistes radicaux à de spectaculaires attaques kamikazes contre des hôtels de luxe et des églises de la minorité chrétienne célébrant la messe de Pâques constitue une montée en puissance soudaine pour ce groupe extrémiste peu connu.

À ce stade de l'enquête, le Sri Lanka a arrêté 24 personnes pour ces attentats à la bombe, qui n'ont pas encore été revendiqués.

Colombo a désigné le NTJ comme responsable de ce déchaînement de violence qui a meurtri l'île d'Asie du Sud et cherche à savoir si le groupe a bénéficié d'un soutien extérieur au Sri Lanka. "Nous avons du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout ça", a déclaré le porte-parole du gouvernement.

Pour le Soufan Center, un centre d'étude des menaces à la sécurité mondiale basé à New York, la planification et coordination minutieuses des attaques au Sri Lanka présente de fortes ressemblances avec "des attaques de groupes salafistes-jihadistes, particulièrement ceux où des groupes locaux ont reçu une aide étrangère".

Le centre dresse ainsi des parallèles avec les attentats de la veille de Noël en 2000 en Indonésie, perpétrés par un mouvement extrémiste local en coordination avec al-Qaïda, ainsi que les attentats suicides de 2005 dans des hôtels de la capitale jordanienne Amman.

"Ces attaques sont conçues pour accroître les tensions communautaires et déstabiliser les gouvernements des pays où elles prennent lieu", note le Soufan Center.

Les deux principales organisations jihadistes internationales, al-Qaïda et le groupe État islamique, cherchent depuis plusieurs années à recruter dans les communautés musulmanes du sous-continent indien. Leur propagande insiste sur les persécutions dont sont, selon elles, victimes les musulmans de la région.

Le NTJ est pour la première fois entré dans la lumière des projecteurs au Sri Lanka lorsque que ses membres ont vandalisé des statues bouddhiques en décembre dernier, un geste qui a scandalisé la majorité bouddhiste du pays.

Abdul Razik, l'un des responsables du NTJ, a été plusieurs fois arrêté pour incitation à la haine religieuse.

En janvier, la police du Sri Lanka avait mis la main sur 100 kilogrammes de puissants explosifs dans une cache et arrêté quatre islamistes extrémistes en lien avec cette saisie. Aucun groupe particulier n'avait été accusé.

Une polémique monte au Sri Lanka sur le fait de savoir si les autorités avaient pris les mesures de sécurité adéquates en amont des attentats perpétrés dimanche.

Le NTJ avait fait l'objet il y a dix jours d'une note d'alerte au sein de la police, selon laquelle le groupe préparait des attentats suicides contre des églises de la minorité chrétienne et l'ambassade d'Inde à Colombo.

Cet avertissement était basé, selon ce document consulté par l'AFP, sur un signalement "d'une agence de renseignement étrangère".

Avant d'être incriminé lundi par les autorités du Sri Lanka pour les attentats du dimanche de Pâques, le principal fait d'armes du groupe islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ) était d'être lié à la dégradation de statues bouddhistes il y a quelques mois.Passer de la lutte contre les moines bouddhistes radicaux à de spectaculaires attaques kamikazes contre des hôtels de...