La région d'Idleb est dominée par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'el-Qaëda), une organisation jihadiste ayant renforcé en début d'année son emprise sur ce bastion, qui échappe toujours au régime de Damas, au terme de combats meurtriers contre des rebelles affaiblis.
Elle fait l'objet depuis septembre 2018 d'un cessez-le-feu négocié par la Russie, allié du régime de Bachar el-Assad, avec la Turquie, parrain de certains groupes rebelles qui s'y trouvent.
Mais le régime n'a pas cessé d'y mener des frappes, qui sont devenues plus régulières et meurtrières depuis deux mois. Rien qu'en février et mars, les violences ont fait plus de 86.500 déplacés, aggravant "une situation humanitaire déjà précaire", selon l'ONU.
Selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dix civils ont été tués jeudi dans des tirs visant le hameau d'Oum Touineh et un camp de fortune voisin abritant des déplacés, dans le sud-est d'Idleb. Au moins 30 personnes ont été blessées, d'après la même source.
L'accord russo-turc négocié en septembre a permis à la province d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne. Il visait à créer une "zone démilitarisée" séparant les secteurs insurgés des zones gouvernementales attenantes. Mais l'initiative n'a été que partiellement appliquée face au refus des jihadistes de se retirer de cette zone tampon.
Le sort d'Idleb devrait être discuté lors d'un prochain cycle de pourparlers prévu les 25 et 26 avril dans la capitale du Kazakhstan, dans le cadre du processus dit d'Astana, parrainé par Moscou et Téhéran, alliés du régime, et la Turquie.
Mardi, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a estimé que les "garants" d'Astana devaient "respecter les engagements liés au dossier d'Idleb".
La guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans, avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Le conflit a tué plus de 370.000 personnes, selon l'OSDH.
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