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Trump fustige "la plus grande arnaque politique" avant la publication du rapport Mueller



Le président américain, Donald Trump, à la Maison Blanche, à Washington, le 17 avril 2019. Photo REUTERS/Carlos Barria

La tension montait jeudi à Washington avant la publication du rapport final de l'enquête russe, qui pourrait être embarrassant pour Donald Trump même si le président américain semble lavé des soupçons de collusion avec Moscou lors de la campagne de 2016.

Le milliardaire républicain a donné le ton de la journée avec des tweets matinaux véhéments. Reprenant un credo qu'il martèle depuis deux ans, il a dénoncé "la plus grande arnaque politique de tous les temps".

"Ce sont des policiers véreux et corrompus et les démocrates et leur parti qui ont commis les délits", a tweeté M. Trump. "Harcèlement présidentiel!" a-t-il ajouté.

L'opposition démocrate a de son côté critiqué le ministre de la Justice, Bill Barr, l'accusant de gérer avec "une partialité regrettable" la communication autour du rapport que lui a remis le 22 mars le procureur spécial Robert Mueller, un ancien chef respecté du FBI.

Le ministre a prévu une conférence de presse à 09h30 (13h30 GMT) et de transmettre au Congrès avant midi les 400 pages de conclusions rédigées par M. Mueller, expurgées de leurs informations confidentielles.

Ce document pourrait clore définitivement une saga politico-judiciaire qui a empoisonné les deux premières années du mandat de Donald Trump, et lui permettre de se tourner résolument vers sa campagne de réélection.

Mais l'opposition démocrate se tient à l'affût. Si le rapport contient des éléments à charge pour le président, elle usera de tous les moyens en son pouvoir, à commencer par son contrôle de la chambre basse du Congrès, pour relancer les poursuites.

Ses leaders au Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer, ont demandé jeudi au procureur Mueller de témoigner au Sénat et à la chambre des représentants "le plus vite possible". "Le peuple américain mérite d'entendre la vérité", ont-ils écrit.


Entrave
Le procureur spécial Mueller a supervisé pendant 22 mois des investigations tentaculaires, ponctués par l'inculpation de 34 personnes russes et américaines, dont six proches collaborateurs du président Trump pour des malversations diverses.

Cet homme méthodique et austère, qui s'est toujours tenu à l'écart du vacarme politique et médiatique, a simplement remis son rapport final à Bill Barr, sans dire un mot de plus.

L'Attorney General a rapidement fait savoir que le procureur n'avait pas trouvé de preuve d'une "coordination ou d'une conspiration" entre la Russie et l'entourage du milliardaire républicain lors de la présidentielle de 2016.

"Pas de collusion, pas d'obstruction", a martelé en boucle le président depuis cette annonce.

Bill Barr s'est pourtant montré plus nuancé sur le second volet de l'enquête: les soupçons d'entrave à la justice.

En raison notamment du limogeage du chef du FBI James Comey en mai 2017, qui dirigeait alors l'enquête russe, Donald Trump était suspecté d'avoir abusé de ses prérogatives présidentielles pour mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs.

Sur ce volet, "si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l'exonère pas non plus", a écrit Robert Mueller dans son rapport, des propos cités par Bill Barr qui a toutefois jugé ne pas avoir matière à poursuivre.

Coupes
Des membres de l'équipe Mueller ont ensuite déclaré à la presse que le résumé de Bill Barr ne reflétait pas fidèlement le résultat de leurs travaux.

Soupçonnant le ministre d'avoir édulcoré les conclusions du procureur spécial, les démocrates réclament d'avoir accès au rapport intégral pour se forger leur propre opinion.

La version publiée jeudi sera expurgée des détails risquant de révéler les sources des enquêteurs, de nuire à la réputation d'acteurs "périphériques", de compromettre des enquêtes en cours ou obtenues par un "grand jury".

Donald Trump a assuré ne pas avoir lu le rapport Mueller.

Des avocats de la Maison Blanche en ont toutefois discuté avec le ministère et se tiennent prêts à réfuter rapidement les soupçons d'entrave à la justice s'ils devaient être renforcés.

La tension montait jeudi à Washington avant la publication du rapport final de l'enquête russe, qui pourrait être embarrassant pour Donald Trump même si le président américain semble lavé des soupçons de collusion avec Moscou lors de la campagne de 2016.Le milliardaire républicain a donné le ton de la journée avec des tweets matinaux véhéments. Reprenant un credo qu'il martèle...