Rechercher
Rechercher

Liban - Centenaire de l’ordre des avocats

Aoun veut purger le corps judiciaire

De gauche à droite, le président du CSM, le batonnier, le président de la Chambre, le chef de l'État, le Premier ministre et le ministre de la Justice, réunis pour le centenaire de l'ordre des avocats au Palais de justice, à Badaro. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, le général Michel Aoun, a parrainé hier le centenaire de l’ordre des avocats de Beyrouth, lors d’une cérémonie solennelle qui s’est tenue au Palais de justice, dans l’emblématique salle des pas perdus.

Il a d’abord valorisé le métier d’avocat, orienté vers « l’équilibre entre les droits du client et la réalisation de la justice ». Mais c’est sur le pouvoir judiciaire que le chef de l’État a préféré s’étendre en précisant, en guise de transition, que les « trois fondements de la justice » sont le juge, le procureur et l’avocat.

« La justice est la pierre angulaire de l’État de droit : point d’État sans pouvoir judiciaire indépendant et intègre », a poursuivi le président Aoun.

C’est pourquoi « la purge dans le corps de la justice est en tête des priorités dans le cadre de la guerre que nous menons contre la corruption (…). La justice doit rester irréprochable (…) pour faire face à la corruption. »

Le président a ensuite insisté sur le lien entre l’indépendance de la justice et son mandat. « Sous notre mandat, le corps judiciaire ne sera à la solde de personne » et ne dépendra que de « la libre conscience du juge, son intégrité et sa neutralité », a-t-il promis.

Depuis le début du mois courant, quatre juges ont été déférés devant le conseil de discipline sur recommandation de l’Inspection judiciaire dans le cadre d’enquêtes pour des affaires de corruption.

« La justice-pouvoir à laquelle nous tendons n’est certainement pas celle qui tient son pouvoir du suivisme politique, où le juge est otage d’autorités » politiques, a-t-il conclu, en annonçant la tenue prochaine au palais présidentiel d’un colloque « pour une meilleure justice ».

Le président de la République a remis à l’ordre des avocats la décoration de l’ordre du Mérite – médaille d’or, « pour un siècle d’engagement pour faire régner la justice » et au bâtonnier André Chidiac les insignes de l’ordre national du Cèdre – grade d’officier « pour son dévouement pour l’État et le travail syndical ».

Dans son allocution, M. Chidiac a rendu hommage tour à tour au chef de l’État, ainsi qu’au Premier ministre, Saad Hariri, et au président de la Chambre, Nabih Berry, présents à la cérémonie, avant d’exprimer un appui marqué au ministre de la Justice, Albert Serhane, dans « sa décision de ne couvrir personne dans sa lutte contre la corruption », en l’occurrence au sein du corps des magistrats. « Les pressions qu’un juge peut subir ne justifient pas qu’il viole la loi », a-t-il souligné en citant le ministre qui, prenant la parole à son tour, a appelé à « rétablir la confiance entre le corps judiciaire et le citoyen, sans quoi l’opinion publique continuera de tolérer la stigmatisation des magistrats ».

Le président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, a préféré mettre sur un pied d’égalité « la responsabilité de l’avocat et celle des juges » pour garantir la bonne marche de la justice.

Le président de la République, le général Michel Aoun, a parrainé hier le centenaire de l’ordre des avocats de Beyrouth, lors d’une cérémonie solennelle qui s’est tenue au Palais de justice, dans l’emblématique salle des pas perdus. Il a d’abord valorisé le métier d’avocat, orienté vers « l’équilibre entre les droits du client et la réalisation de la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut