Le moral des consommateurs en dents de scie au premier trimestre

La confiance des consommateurs a beaucoup fluctué au cours d’un premier trimestre riche en actualité locale, comme en témoignent les résultats du dernier indice (ICC) de Byblos Bank/AUB publiés hier. S’il affiche une moyenne de 75,5 points, comme au quatrième trimestre de 2018, l’ICC s’est d’abord effondré de 10,4 % en janvier, a ensuite rebondi de 13,6 % en février avant de reperdre 2,5 % de sa valeur en mars. La moyenne trimestrielle est en outre plus élevée que celle enregistrée sur la même période il y a un an, soit 60,8 points, mais reste loin du pic trimestriel de 105,8 points enregistré en 2008.

« Le moral des ménages est directement lié aux développements survenus sur la scène politique au premier trimestre », a constaté le directeur du département de recherche de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, cité dans le communiqué de la banque. Il souligne notamment la corrélation entre le bond enregistré par l’indice en février et la formation fin janvier du gouvernement Hariri III après près de neuf mois de blocage. Le mois de janvier, marqué notamment par le déclassement de la note souveraine du Liban par l’une des principales agences de notation financière, Moody’s – de « B3 » avec perspective « négative » à « Caa1 avec perspective stable » –, a en revanche été très anxiogène pour les ménages. Enfin, la baisse de l’indice en mars reflète de son côté l’impatience des Libanais face à l’inertie de l’exécutif, qui a mis deux mois pour commencer à se pencher sur les réformes qu’il s’est engagé à lancer, notamment lors de la conférence de Paris (CEDRE) le 6 avril 2018.

Selon le rapport, 10,6 % des Libanais ont misé sur une amélioration de leurs conditions financières dans les six prochains mois (contre 9,6 % au trimestre précédent), tandis que 60 % pensaient qu’elles allaient empirer, un chiffre presque identique au troisième trimestre 2018 (57,9 %).

Les données de l’ICC sont recueillies par l’institut privé Statistics Lebanon à travers un sondage mensuel réalisé auprès d’un échantillon aléatoire de 1 200 adultes de toutes les régions.