Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Inès Madani, le jihad au féminin en jugement à Paris

A 22 ans, Inès Madani, déjà connue pour un attentat raté près de la cathédrale Notre-Dame en 2016, est jugée à Paris pour son rôle de mentor auprès d'apprentis jihadistes, sous le pseudonyme d'Abou Souleyman.

Inès était à peine sortie de l'adolescence quand elle a été arrêtée en septembre 2016 un couteau à la main, après avoir tenté d'enflammer une voiture remplie de bonbonnes de gaz près de Notre-Dame. Pour cet attentat raté, elle comparaîtra aux assises fin sptembre.

Jeudi, elle répondait aux questions du tribunal correctionnel. Elle est accusée d'avoir incité des candidats au jihad à rejoindre la Syrie ou à commettre des attaques en France et en Belgique, en 2015-2016.

Les échanges se faisaient sur les réseaux sociaux, voire par téléphone, jamais physiquement. Inès Madani se dissimulait sous des noms de combattants, comme Abou Omar et surtout Abou Souleyman. Ce dernier était censé revenir de Raqqa pour commettre un attentat en France. Au téléphone, elle modifiait sa voix pour passer pour un homme.

"Si j'avais eu un compte (Facebook) de femme, je n'aurais pas pu parler avec les hommes, alors qu'un nom de combattant de l'EI (ndlr : le groupe Etat islamique) me permettait de parler aux hommes et aux femmes", explique-t-elle.

La jeune femme originaire de la banlieue de Paris a joué le rôle d'intermédiaire entre un jihadiste influent de l'EI, Oumar Diaw surnommé Abou Barrou, et les aspirants jihadistes d'une cellule franco-belge.

"J'étais flattée qu'il s'intéresse à moi. C'était un combattant de l'EI, quelqu'un de courageux", explique-t-elle au tribunal. "D'abord, Abou Barrou m'a donné confiance et ensuite, il m'a donné des instructions", raconte-t-elle. "Le mieux, c'était que les hommes fassent des attaques en France et que les femmes aillent en Syrie".

Dans une lettre, elle appelle à "viser un endroit ou ya bocoup de monde (...) les endroits pervers beaucoup fréquentés par les kuffars (mécréants, ndlr) dégueulasses". "C'est moi qui ai écrit la lettre, mais c'était les mots d'Abou Barrou", se défend-elle.

Alors qu'elle avait opposé son droit au silence aux enquêteurs, elle décrit en détail au tribunal le rôle qu'elle jouait. Elle raconte son adolescence, "le vide" dans sa vie, les conflits avec ses parents.

Inès Madani est la quatrième d'une fratrie de cinq filles. Elle a arrêté ses études dès le début du lycée.

Elle se serait radicalisée au contact d'une voisine, qui l'a mise en contact avec Abou Barrou, avant de partir en Syrie.

En janvier 2016, Inès Madani a été interdite de sortie du territoire français. Elle portait un vêtement islamique mais reconnait qu'elle buvait de l'alcool et fumait du cannabis.

La jeune femme, qui est détenue à l'isolement, fait des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Dans ce procès, qui se poursuit vendredi, elle encourt dix ans de prison. 

A 22 ans, Inès Madani, déjà connue pour un attentat raté près de la cathédrale Notre-Dame en 2016, est jugée à Paris pour son rôle de mentor auprès d'apprentis jihadistes, sous le pseudonyme d'Abou Souleyman.Inès était à peine sortie de l'adolescence quand elle a été arrêtée en septembre 2016 un couteau à la main, après avoir tenté d'enflammer une voiture remplie de bonbonnes...