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La France s'oppose seule à l'ouverture de négociations commerciales UE/Etats-Unis



Le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron. Photo d'archive AFP

La France votera lundi à Bruxelles, sans disposer de droit de véto, contre l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, a annoncé la présidence française, alors que tous les autres Etats membres en ont approuvé le principe jeudi.

"La France sera possiblement la seule à voter contre", a indiqué le palais de l'Elysée, rappelant le refus du président Emmanuel Macron de tout accord commercial avec un pays non signataire de l'Accord de Paris sur le climat.

La France devait notifier sa position jeudi soir auprès du Conseil européen, avant le vote lundi, à la majorité qualifiée, sur la validation du mandat donné à la Commission pour ouvrir ces négociations. "Il est donc probable que le mandat soit adopté", précise la présidence française.

"Mais il ne serait pas compréhensible pour la France d'ouvrir ces négociations puisque nous ne sommes pas au niveau des exigences environnementales. L'un des grands engagements européens du président de la République est de mettre le climat au centre de son action", ajoute-t-elle.

L'Allemagne et les pays du Nord sont très favorables à ces négociations sur les droits de douanes des échanges de biens industriels, a souligné l'Elysée. Et même si quelques pays comme l'Espagne et la Belgique ont exprimé des préoccupions sur le plan environnemental, ils ne s'y sont pas opposés.

"La France a obtenu un certain nombre d'avancées" dans des discussions préalables, reconnaît la présidence, comme l'exclusion de l'agriculture du champ des négociations et l'annulation du mandat pour négocier le TIPP, un large accord commercial négocié entre Bruxelles et Washington avant d'être suspendu en 2016.

"Néanmoins, même avec ces améliorations réelles, dans ce contexte nous ne pouvons pas engager de négociations commerciales avec les Américains", poursuit Paris pour qui "le compte n'y est pas".

La France estime en outre que Donald Trump continue à exercer une forte pression commerciale, en refusant de réviser ses taxes sur l'acier et l'aluminium et en menaçant d'imposer des taxes sur l'automobile. "Comment négocier dans ce contexte ?", souligne-t-on.

"La France ne porte pas seule ce combat mais elle doit faire entendre une voix forte dans un moment de vérité car c'est le projet européen à long terme qui est engagé", ajoute Paris, pour qui "l'Europe doit être exemplaire et ferme dans sa défense du climat".

L'Elysée a enfin souligné que la position du président français s'inscrivait dans la campagne pour les élections européennes.

"Il faudra poursuivre ce combat, notamment au Parlement européen, sans lequel aucun accord commercial ne peut être approuvé à l'issue des négociations. C'est un enjeu majeur des prochains mois et du choix des élections européennes", selon la présidence.

"C'est la première fois qu'un chef d'Etat s'oppose à l'ouverture d'une négociation commerciale au nom du climat. C'est une décision politique forte", a déclaré à l'AFP Pascal Canfin, numéro deux sur la liste du parti présidentiel pour les Européennes de mai prochain et ex-directeur de WWF France.

"C'est la première fois qu'un chef d'Etat s'oppose à l'ouverture d'une négociation commerciale au nom du climat. C'est une décision politique forte", a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon M. Canfin, Emmanuel Macron "a fait ce qu'il avait dit qu'il ferait" dans un contexte dans lequel "Donald Trump est dans la surenchère permanente" et où "le compte n'y est pas sur le climat".

La France votera lundi à Bruxelles, sans disposer de droit de véto, contre l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, a annoncé la présidence française, alors que tous les autres Etats membres en ont approuvé le principe jeudi."La France sera possiblement la seule à voter contre", a indiqué le palais de l'Elysée, rappelant le refus du président Emmanuel...