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Culture - performance

Quand Ève ravale ses larmes...

Lara Kanso rend hommage à la femme dans « Absence », au Tournesol.

Photo Élie Bekhazi

C’est sur les planches du théâtre Tournesol que Lara Kanso présente sa troisième création : une performance intitulée Absence. Une narration qui ramène les spectateurs aux histoires ancestrales de la formation de l’univers avec tout ce que cela comporte comme légendes urbaines. Quatre femmes qui jouent, dansent et chantent la condition mutilée de la femme dans l’histoire. La violence, les injustices, l’héritage lourd de la culture patriarcale de cette région du monde, les non-dits, les silences désespérés, mais aussi une solidarité intraféminine empreinte d’espoir.

Quatre femmes donc, qui utilisent leurs corps pour transmettre ces destins maudits, ces douleurs identitaires, parfois surjouées. Si le sujet peut sembler redondant par moments, il n’en demeure pas moins essentiel. Marteler cette condition de victimes parfaites, scander les déséquilibres de genre et trouver de l’espoir tout de même au bout d’un tunnel hanté par le spectre de la mort est le parti pris de la réalisatrice qui repousse les limites de la réalité jusqu’à énumérer nommément les femmes libanaises victimes de la violence domestique. Un choix qui interpellera sans doute plus d’un. Manque de pudeur ou affront audacieux ? Les spectateurs devront choisir.

Lara Kanso s’est inspirée de plusieurs œuvres qui relatent la condition féminine, dont La veuve Aphrodissia (1938) de Marguerite Yourcenar. C’est cette séquence de la performance qui restera sans doute dans les mémoires. Portée par Dana Mikhaël, Stéphanie Kayal, Marie-Thérèse Ghosn et Nowar Yusuf, dans un jeu de lumières et d’accessoires minimalistes, cette partie réussit à faire rentrer le spectateur dans l’histoire d’une femme adultérine qui fera tout pour protéger son bien-aimé, même au-delà de la fatalité de la mort.

Le jeu des actrices n’est pas toujours égal, et les quelques trous de mémoire (lors de l’avant-première) décevants. Il n’en demeure pas moins qu’on salue le lien scénique fort tissé par les quatre femmes.

Théâtre Tournesol

Rond-point Tayouneh, jusqu’au 14 avril.

C’est sur les planches du théâtre Tournesol que Lara Kanso présente sa troisième création : une performance intitulée Absence. Une narration qui ramène les spectateurs aux histoires ancestrales de la formation de l’univers avec tout ce que cela comporte comme légendes urbaines. Quatre femmes qui jouent, dansent et chantent la condition mutilée de la femme dans l’histoire. La...

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