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Tunisie: des ONG dénoncent des restrictions à la liberté de circulation

Plusieurs ONG en Tunisie ont dénoncé des restrictions abusives à la liberté de circulation imposées notamment par les services de sécurité, et représentant une "torture morale" pour des personnes assignées à résidence ou soumises à des procédures "infondées".

L'organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) a publié mercredi un rapport sur "les mesures exceptionnelles restreignant les libertés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", déplorant l'application abusive de certaines.

Les auteurs citent notamment la procédure S17: il s'agit d'un contrôle imposé à des personnes considérées comme suspectes, sur la base de décisions qui ne sont pas publiées ni validées par la justice. Elle permet au ministère de l'Intérieur d'interdire des déplacements à l'étranger ou dans le pays et de soumettre ces personnes à des interrogatoires et à des recherches dans leur téléphone portable, leur ordinateur ou leurs comptes sur les réseaux sociaux.

"L'instance nationale de prévention de la torture estime que certaines procédures sont infondées et la façon de les appliquer peut atteindre la torture morale", note le rapport.

Cherchant à endiguer les départs de Tunisiens pour rejoindre des groupes extrémistes, les autorités tunisiennes ont mis en place de sévères restrictions au droit de circuler.

Celles-ci ont touché 30.000 personnes depuis 2013 selon Amnesty International, qui s'appuie sur les déclarations de responsables gouvernementaux.

L'observatoire des droits et libertés en Tunisie a recensé de son côté environ 500 cas d'interdiction de quitter le pays et indiqué que certaines personnes ont été menacées d'être classées S17, suite à un différend avec un agent sécuritaire.

"Ces mesures n'ont pas de dimension judiciaire. Ce sont des mesures administratives, sécuritaires. Et donc la personne n'est pas informée par un écrit", déplore Mondher Cherni, secrétaire général de l'OCTT.

Dans certains cas, les personnes fichées S17 et en résidence surveillée, "font recours au tribunal administratif, ils gagnent le procès mais l'exécution fait défaut": leurs déplacements continuent à être limités.

"Si on laisse faire, ces mesures vont donc se répandre et toucher des gens qui n'ont rien à voir", met en garde M. Cherni, parlant des opposants politiques ou des journalistes.

Amnesty International avait déjà mis en garde fin 2018 contre les restrictions de la liberté de circulation, qui empêchent certains "de travailler, d'étudier ou de mener une vie normale".

Plusieurs ONG en Tunisie ont dénoncé des restrictions abusives à la liberté de circulation imposées notamment par les services de sécurité, et représentant une "torture morale" pour des personnes assignées à résidence ou soumises à des procédures "infondées". L'organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) a publié mercredi un rapport sur "les mesures exceptionnelles ...