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Technologies - INFORMATIQUE

La formation, eldorado des acteurs de la réalité virtuelle

Sur un stand du Salon Laval Virtual, l’homme qui fait des gestes étranges affublé d’un gros masque est en fait en train d’apprendre à travailler dans une station de décompression de gaz, et à manipuler les bonnes vannes.

Réalité virtuelle ou réalité augmentée permettent d’apprendre à se confronter aux émotions liées au contexte professionnel. Photo Bigstock

Les studios et autres spécialistes de réalité virtuelle et réalité augmentée ont trouvé dans la formation professionnelle un immense marché à prospecter, comme en ont témoigné les nombreuses démonstrations exposées au dernier Salon Laval Virtual, le grand rendez-vous annuel.

La réalité virtuelle immerge totalement l’utilisateur dans une autre réalité, tandis que la réalité augmentée surimpose sur la réalité environnante des informations visuelles.

« La formation, quel que soit le secteur d’activité concerné, est certainement aujourd’hui le principal champ d’usage et le principal pourvoyeur de chiffre d’affaires » pour ces technologies, explique Laurent Chrétien, le directeur général du Salon Laval Virtual.

Pour M. Chrétien, l’année 2014 marque l’année charnière pour l’explosion du marché de la formation en réalité virtuelle : c’est l’année du lancement par Facebook d’Oculus, un masque qui – avec des concurrents comme ceux d’HTC – va rendre la réalité virtuelle accessible à beaucoup d’entreprises, avec des prix commençant sous la barre du millier d’euros.

La réalité virtuelle était jusqu’alors cantonnée aux « caves », des petites salles entourée d’écrans dans lesquelles une personne évoluait munie de lunettes stroboscopiques.

« Des joujoux qui valent entre 200 000 et 2 millions d’euros », rappelle Laurent Chrétien, et qui étaient plutôt utilisés par l’industrie pour la conception de pièces et le prototypage.

Affronter ses émotions

Mais le masque change la donne et permet désormais d’utiliser la réalité virtuelle avec un investissement bien inférieur, et aux retombées immédiates.

Middle VR, une PME spécialisée dans la conception d’outils de réalité virtuelle et augmentée réalise aujourd’hui à peu près un tiers de son chiffre d’affaires avec les outils de formation, explique son patron Sébastien Kuntz.

« Entre 30 et 50 % du marché de la formation », qui pèse des milliards d’euros, pourrait être affecté par ces technologies, explique-t-il.

Middle VR a par exemple conçu pour GRTgaz (le réseau de transport du gaz) un outil qui permet aux futurs opérateurs de se familiariser virtuellement avec l’univers – potentiellement dangereux – d’une station de décompression de gaz.

À partir de n’importe quelle salle de réunion, l’opérateur est transporté dans une station virtuelle, dans laquelle il peut se déplacer, sur 360 degrés.

Outre l’apprentissage de gestes techniques que l’on peut répéter à l’infini, la réalité virtuelle ou la réalité augmentée permettent d’apprendre à se confronter aux émotions liées au contexte professionnel.

« Walmart a acheté des Oculus Go pour former des vendeurs en situation de vente, y compris dans des situations stressantes », comme l’affluence pour le Black Friday, le jour des soldes monstres aux États-Unis en novembre, explique le consultant spécialisé Grégory Maubon, et animateur du site spécialisé www.augmented-reality.fr.

Un autre outil permet à des infirmiers travaillant aux urgences d’apprendre à réagir dans des situations comme face à un patient énervé, explique-t-il.

Secousses dans les mains

Les entreprises spécialisées cherchent à enrichir la palette des sensations des utilisateurs de réalité virtuelle ou augmentée.

« Quand on apprend en ayant des sensations, on apprend mieux », résume Sébastien Vannet, un spécialiste des interactions numériques chez Cimpa, une filiale du groupe de services numériques Sopra Steria. « On travaille aujourd’hui sur le toucher », avec des gants par exemple, qui permettent de restituer des sensations à l’utilisateur. « Et pourquoi pas travailler un jour sur l’odorat », ajoute-t-il.

Chez Middle VR, l’outil qui simule une installation à haute tension de RTE (l’opérateur du réseau électrique à haute tension) envoie une secousse dans les mains de l’utilisateur quand il touche par erreur un câble sous tension.

Le virtuel a toutefois ses limites, et tout l’art de la bonne formation est de trouver le bon équilibre avec la bonne vieille confrontation au réel, explique Yohann Yvon, en charge de l’interaction numérique chez Sopra Steria.

La réalité virtuelle ne peut pas encore bien préparer des opérateurs qui doivent porter des charges lourdes, ni synchroniser parfaitement des tâches collaboratives, comme par exemple celle de deux opérateurs de transpalette transportant ensemble une torpille de plusieurs tonnes, souligne-t-il.

« On ne fait pas du Avatar », sourit-il, en allusion au film de James Cameron où des personnages se retrouvent propulsés à volonté dans une planète située à des années-lumière.

Source : AFP

Les studios et autres spécialistes de réalité virtuelle et réalité augmentée ont trouvé dans la formation professionnelle un immense marché à prospecter, comme en ont témoigné les nombreuses démonstrations exposées au dernier Salon Laval Virtual, le grand rendez-vous annuel.La réalité virtuelle immerge totalement l’utilisateur dans une autre réalité, tandis que la réalité...

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