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Agenda - Résidence des Pins

Serge Tillmann signe un ouvrage sur la pensée d’André Siegfried

Face aux invités, venus nombreux pour l’occasion, l’ambassadeur de France, Bruno Foucher, salue le travail monumental de recherche du conseiller culturel adjoint, Serge Tillmann, à sa gauche. Photo A.M.H.

La Résidence des Pins à Beyrouth a accueilli hier la signature de l’ouvrage du conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle à Beyrouth, Serge Tillmann, intitulé André Siegfried, 1875-1959. L’Odyssée de l’Occident. La construction d’une histoire des identités. Préfacé par l’ambassadeur de France, Bruno Foucher, l’ouvrage, publié aux éditions Renaissance, est l’aboutissement d’une thèse de doctorat du chargé d’enseignement français au Liban et inspecteur d’académie, déjà docteur en histoire contemporaine et docteur en théologie et sciences religieuses, sur la pensée d’André Siegfried, un historien, penseur et essayiste controversé dont la théorie était basée sur l’inégalité des races. Il fait suite au précédent ouvrage de Serge Tillmann publié en 2016, La prédication d’Albert Schweitzer, ou l’éblouissement du Royaume, couronné par le prix de thèse Louis Schmutz du chapitre Saint-Thomas en 2013.

Devant un parterre de convives, parmi lesquels le recteur de l’Université Saint-Joseph, le père Salim Daccache, et le secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar, l’ambassadeur de France a salué « le travail monumental de recherche » réalisé par Serge Tillmann. Monumental, car l’historien « a redonné vie au travail d’un grand politologue dont les idées se sont effilochées avec le temps ». « Vingt-cinq ans après la mort d’André Siegfried en 1959, le centre de gravité des débats tournait plutôt autour du fascisme et du communisme, a souligné M. Foucher. L’œuvre de l’essayiste aux cinquante ouvrages avait vieilli, ses idées, son style… André Siegfried n’était même plus mentionné. »

Parmi les questions qui avaient interpellé André Siegfried, « la question de la détermination de l’homme, un thème polémique qui n’a jamais été tranché et qui ne le sera pas », observe l’ambassadeur de France dans sa préface de l’ouvrage. M. Foucher se dit aussi « frappé par l’angoisse qui domine la réflexion de Siegfried, du coup très contemporaine, cette peur montante qui l’envahit devant un monde qui change, où la vitesse augmente, les échanges gonflent, les hommes et les métissages enflent… ». L’auteur a alors présenté son ouvrage « qui explore les enjeux politiques et idéologiques avec pour thème premier la définition de l’Occident forgée par André Siegfried ». Après avoir brossé le portrait de l’historien-essayiste, grand voyageur, issu d’une famille de riches négociants, Serge Tillmann a résumé la pensée de l’homme dont il a étudié l’œuvre. « André Siegfried croyait en la supériorité de l’Occident, une supériorité qu’il affirme empiriquement et à partir de ses observations », a-t-il observé, précisant que « la réflexion basée sur l’inégalité des races » n’a pas manqué « de susciter la controverse ». M. Tillmann notait aussi le « caractère pessimiste » de l’œuvre de Siegfried. « La question du péril était présente dans l’ensemble de ses ouvrages, car il estimait nécessaire de protéger l’identité occidentale », a-t-il constaté. L’ouvrage de Serge Tillmann « n’a pas pour objectif de célébrer, ni même de dénoncer » (…) « la pensée d’un essayiste idéologue d’une suprématie de l’Occident qu’il estime menacée », mais « de réfléchir à la portée de cette pensée » qui, au final, « n’aura pas de descendance ».

La Résidence des Pins à Beyrouth a accueilli hier la signature de l’ouvrage du conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle à Beyrouth, Serge Tillmann, intitulé André Siegfried, 1875-1959. L’Odyssée de l’Occident. La construction d’une histoire des identités. Préfacé par l’ambassadeur de France, Bruno Foucher, l’ouvrage, publié aux éditions Renaissance, est...