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"Gilets jaunes" : Macron tente de désamorcer la polémique sur le recours à l'armée

AFP / Ludovic MARIN

Le président français Emmanuel Macron a tenté vendredi de désamorcer la polémique née de l'annonce d'une mise à contribution de militaires lors des manifestations de "gilets jaunes" samedi, en assurant que l'armée n'était "en aucun cas en charge du maintien de l'ordre".

"Un faux débat" provoqué par "ceux qui jouent à se faire peur et à faire peur", a tranché le chef de l'Etat depuis Bruxelles, lors d'une conférence de presse.

Pour répondre aux accusations de laxisme sécuritaire et éviter une réédition du scénario violent des manifestations de samedi dernier - avec notamment le saccage de nombreux commerces sur l'avenue des Champs Elysées - les autorités ont annoncé une série de mesures avant la 19ème journée de mobilisation de samedi.

Les manifestations seront notamment interdites dans plusieurs lieux symboliques et touristiques, des Champs Elysées parisiens - où la célèbre brasserie Le Fouquet's, pillée et incendiée, restera fermée "plusieurs mois" selon ses gérants - à la place du Capitole de Toulouse (sud-ouest), et les fouilles seront beaucoup plus systématiques.

Plus polémique, le recours annoncé aux soldats de l'opération antiterroriste Sentinelle pour soulager la charge des forces de l'ordre. Faite mercredi, l'annonce a suscité un tollé politique, l'opposition dénonçant un mélange des genres et un risque d'escalade.

La polémique a encore gonflé après des déclaration du gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray évoquant une éventuelle "ouverture du feu".

"Les soldats donnent des sommations. Ils sont à même d'apprécier la nature de la menace et d'y répondre de manière proportionnée", avait-il souligné. "Les consignes sont extrêmement précises. Ils ont différents moyens d'action pour faire face à toute menace. Ça peut aller jusqu'à l'ouverture du feu".


"Pas de face à face"
Le gouvernement a tenté depuis d'expliquer que ces soldats - chargés depuis les attentats de janvier 2015 de surveiller gares, aéroports et sites stratégiques - ne seraient pas appelés à faire du maintien de l'ordre et ne seraient en aucun cas au contact des manifestants.

Pour M. Macron, "c'est exactement la même chose que ce qui avait été décidé au mois de décembre et à plusieurs reprises par le passé, c'est-à-dire faire appel aux militaires de l'opération Sentinelle pour ce qui est leur mission, la lutte contre le terrorisme et protéger des sites sensibles, pour pouvoir décharger les policiers et les gendarmes de ces missions".

"Il n'a jamais été question de confier à Sentinelle (...) des missions de maintien de l'ordre", a renchéri dans la soirée sur RTL la ministre des Armées Florence Parly.

"Il n'est donc pas envisageable que des militaires des armées françaises puissent ouvrir le feu sur des manifestants", a-t-elle ajouté. "Les soldats de Sentinelle ne seront donc pas aux endroits où il y aura des manifestations, il n'y aura donc pas de face à face".

L'opposition a exprimé son scepticisme.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a demandé "solennellement" vendredi au Premier ministre Édouard Philippe de venir s'expliquer devant l'Assemblée nationale sur la mobilisation de l'armée, fustigeant "une déclaration aussi aventureuse que périlleuse".

"En 2017 Emmanuel Macron promettait d'apaiser la France, en 2019 il mobilise la force Sentinelle (...) et laisse entendre que les militaires pourraient tirer sur les manifestants. Le macronisme fracture et abîme la France", a quant à lui twitté le député LR Éric Ciotti.

De leur côté, deux avocats, William Bourdon et Vincent Brengarth, ont écrit au Défenseur des droits, Jacques Toubon, pour lui demander d'obtenir des "garanties" du gouvernement "pour éviter tout risque".

Lancée au lendemain des attentats de janvier 2015, l'opération Sentinelle mobilise 7.000 soldats en France. Ils sont chargés de la protection des sites religieux (synagogues, mosquées...), des lieux particulièrement exposés au risque terroriste ou très fréquentés (lieux touristiques, gares...). Ils sont présents de manière quasi-permanente à certains endroits, comme les aéroports ou les musées.

Le président français Emmanuel Macron a tenté vendredi de désamorcer la polémique née de l'annonce d'une mise à contribution de militaires lors des manifestations de "gilets jaunes" samedi, en assurant que l'armée n'était "en aucun cas en charge du maintien de l'ordre". "Un faux débat" provoqué par "ceux qui jouent à se faire peur et à faire peur", a tranché le chef de l'Etat ...