Le Conseil constitutionnel français a validé jeudi les examens osseux réalisés pour déterminer l'âge des jeunes migrants, qui étaient attaqués par un Guinéen et des associations.
Les "Sages" ont reconnu que ces examens "peuvent comporter une marge d'erreur significative" mais ils ont aussi jugé que la loi prévoyait suffisamment de garanties.
Ainsi la loi impose la mention de cette marge d'erreur dans les résultats des tests. De plus, selon la loi, ces examens ne peuvent à eux seuls permettre de déterminer si l'intéressé est mineur. "Le doute profite à l'intéressé", selon le texte.
"Il appartient aux autorités administratives et judiciaires compétentes de donner leur plein effet à l'ensemble de ces garanties", écrivent les "Sages".
De plus, dans cette décision, le Conseil constitutionnel "consacre une exigence constitutionnelle de protection de l'intérêt supérieur de l'enfant". Les "Sages" imposent "que les mineurs présents sur le territoire national bénéficient de la protection légale attachée à leur âge".
"Si nous n'obtenons pas l'interdiction du recours aux tests osseux, ce qui est une déception, pour autant le Conseil affirme clairement que l'intérêt supérieur de l'enfant est une exigence constitutionnelle", a réagi l'avocat de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) Patrice Spinosi.
"Il demande par conséquent aux autorités judiciaires et administratives de s'assurer que le doute sur sa minorité lui profite bien. C'est un signe positif qui doit guider les juges vers la plus grande protection de l'enfance", a estimé l'avocat.
"On est extrêmement déçus", a commenté de son côté à l'AFP Clémentine Bret, référente enfance vulnérable au sein de Médecins du monde qui faisait partie des associations plaignantes. "On aurait aimé que la France s'honore à suivre les décisions des Cours espagnole et anglaise" qui ont banni ces tests, a-t-elle ajouté.
Mme Bret a toutefois noté qu'en rappelant les garde-fous prévues par la loi, la décision du Conseil constitutionnel pouvait constituer un "argument de poids" face aux tribunaux "auprès desquels on a beaucoup de mal à obtenir le respect de ces garanties".
Mais "ces tests osseux n'ont rien à voir avec l'intérêt supérieur de l'enfant, ils sont aussi fiables qu'une boule de cristal", et "on continuera à demander leur interdiction", a-t-elle ajouté.
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