Le 10 juillet prochain, une flottille de plus de 30 voiliers arrivera à Beyrouth en provenance de Marseille, dont elle aura quitté le port le 16 juin. Ce sera donc un périple de 1 700 milles nautiques, soit 3 150 km, jalonné par cinq escales : Bonifacio (sud de la Corse), Lipari (îles Éoliennes), Kalamata (Péloponnèse – Grèce), Agios Nikolaos (Crète) et Larnaca (Chypre), où cette flottille se regroupera avant les derniers bords pour arriver ensemble au Liban.
Pourquoi un tel déploiement d’un bout à l’autre de la Méditerranée ? Parce que tous ces équipages, navigateurs chevronnés ou moins aguerris, partagent l’amour de la mer et de la découverte d’autres rivages, d’autres régions ou pays, d’autres peuples. Tous, à un titre ou à un autre, ont un lien ou l’ont eu autrefois, avec le Liban et les Libanais – et il est encore présent dans leur cœur. Au-delà, il y a pour la plupart d’entre eux une expérience commune : avoir été scouts marins. Leur promesse de scout tenait en peu de mots, mais avec beaucoup d’exigence, et ils se remémorent aujourd’hui les termes de cet engagement : « Marin, sois fidèle à tes frères, car tu as promis naguère de servir et protéger. »
Qui sont donc, dans ce projet de la Route du Liban, ceux qu’ils se doivent de servir, et sinon de protéger, du moins d’aider et de soulager face aux souffrances qu’ils endurent depuis des années ? Les chrétiens d’Orient. C’est la cause défendue par l’initiateur du projet et organisateur de ce rallye nautique, Jean-Marie Vidal. Ancien scout marin, ayant la passion de la voile, sport qui lui a valu un palmarès éloquent, il a eu l’idée de créer, profitant de sa notoriété, un événement qui sensibiliserait l’opinion publique sur le sort de ces populations chrétiennes d’Orient, souvent oubliées. Et au-delà de cette sensibilisation, il s’agira de leur apporter un soutien moral, mais aussi matériel... Un soutien moral avec le déploiement de la flottille tout au long de la Méditerranée, cette mer berceau de notre civilisation, trait d’union entre l’Occident et l’Orient, chargée d’histoires, de transits, de mélanges – cette mer qui relie la France au Liban depuis si longtemps. Soutien moral, aussi, par tout le symbole que représente un tel périple, une telle aventure et tant de partenaires qu’elle entraîne dans son sillage. Un soutien matériel, également : chaque voilier aura dans ses fonds un chargement destiné à aider ces minorités, auquel il faut ajouter les dons que l’organisation espère récupérer en grand nombre.
Rendez-vous donc le 10 juillet pour accueillir ces navigateurs français, ces marins méditerranéens avec lesquels les Libanais ont tant de liens géographiques, historiques, et cultuels.
Ce que signifie pour eux « la Route du Liban »
Que représente la Route du Liban pour vous ? : cette question à été posée aux skippers qui relieront, en été, la France au Liban. Voici un aperçu de quelques réponses...
Pour Jean-Marie Vidal, c’est « une aventure passionnante, tant pour la navigation qu’il va nous falloir réussir et que nous allons réussir, que pour les enjeux humanitaires que nous défendons. Ces enjeux ont motivé notre engagement. L’objectif est de réussir à attirer l’attention du plus grand nombre sur le fait que la liberté est notre bien le plus précieux, notre oxygène, et qu’on ne peut pas vivre sans la liberté de penser, d’aller, de venir et de pratiquer la religion qu’on a choisie sur la terre de ses aïeux ».
Pierre Roinson assure que « dès que j’ai vu l’annonce du rallye dans une revue nautique, j’ai décidé de participer. Je ne connais pas cette région de la Méditerranée et la découvrir avec une mission humanitaire donne vraiment un sens à cette navigation. Organisé par Jean-Marie Vidal, c’est un gage de sérieux et d’engagement ». Quant à François Bonneau, il assure qu’il a « toujours eu un faible pour ce Moyen-Orient partie intégrante de la Méditerranée, creuset de notre civilisation tant au niveau de la culture, de la philosophie, des religions, des échanges économiques et culinaires, vins compris ! ».
Enfin, Jean-Patrick Pluvinet affirme que le sens de ce périple est de « venir en aide aux minorités que l’Europe et la France ignorent et dont les souffrances ont été recouvertes d’un voile pudique ». Pour lui, il s’agit de « retrouver une terre où dans les années 82-83, je suis allé à trois reprises en vol pour y effectuer des missions de guerre et de secours (déjà) de Libanais. Retrouver ce Liban – qui nous aime – où tant de Français sont tombés pour une juste cause ».
Qui est l’initiateur du projet...
Jean-Marie Vidal, l’initiateur et l’organisateur de ce projet de rallye nautique, est un marin confirmé qui possède un superbe palmarès et qui a toujours des idées qui sortent du commun pour dépasser la routine quotidienne. Son initiative, La Route du Liban, est de soutenir les chrétiens d’Orient.
Voici l’essentiel de son palmarès :
1971 : 4e de la Course de l’Aurore (devenue La Solitaire du Figaro).
1972 : 3e de la Transat anglaise.
1972 : victoire sur la Course de l’Aurore
1979 : 3e à Lorient-Les Bermudes-Lorient en double
1987 : remporte pour la seconde fois La Solitaire du Figaro
2000 : 1er de la Course des Lions en 6,50 mètres.
2000 : 1er à la transat de l’ARC sur un catamaran Outremer.
2015 : 1er à la Trans-quadra Méditerranée, en double avec son fils.
Tiens bon le vent et tient bon la vague! Hissez haut!
14 h 08, le 17 mars 2019