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Japon: Karpelès, baron déchu du bitcoin, condamné à de la prison avec sursis

Mark Karpelès le 11 juillet 2017. AFP / Quentin TYBERGHIEN

Mark Karpelès, jeune loup français de l'internet accusé de malversations, a été condamné vendredi par le tribunal de Tokyo à deux ans et demi de prison avec sursis, une peine bien en deçà des réquisitions.
Le procureur avait réclamé dix ans ferme contre celui qui dirigeait jusqu'à sa faillite début 2014 la société MtGox, devenue la principale place mondiale des transactions en bitcoin. 
Son cas avait bien moins attiré la lumière que l'affaire Carlos Ghosn, les similitudes sont pourtant nombreuses. Arrêté le 1er août 2015, M. Karpelès avait été placé en garde à vue durant plusieurs périodes successives d'une vingtaine de jours, inculpé pour abus de confiance puis mis en détention provisoire, et libéré sous caution un peu moins d'un an plus tard, avec interdiction de quitter le territoire japonais.
M. Karpelès s'est dit innocent tout au long de la procédure. Et il s'est montré très critique sur le système judiciaire japonais et son expérience des geôles de l'archipel.

Acquittement partiel
Arrivé à l'audience en costume sombre, ce génie de l'informatique de 33 ans a accueilli le verdict en restant impassible, visage peu expressif et lèvres closes.
Dans son jugement, le tribunal a estimé que ses agissements avaient "grandement porté atteinte à la confiance des utilisateurs". Mark Karpelès "a abusé de son expertise en tant qu'ingénieur informatique ainsi que de sa position et autorité", ont estimé les juges.
Il comparaissait pour manipulation de données informatiques et abus de confiance aggravé. Il était soupçonné d'avoir détourné des fonds de l'entreprise "dans le but de couvrir des frais personnels, avec manquement aux obligations découlant de sa charge", selon l'acte d'accusation.
Mais il a été acquitté du chef de détournement de fonds.
Le parquet lui reproche d'avoir utilisé l'argent en question, 341 millions de yens (2,7 millions d'euros actuels), dans l'achat de droits de logiciels, mais aussi pour s'offrir un lit de luxe dans son appartement loué 1,4 million de yens (11.200 euros) par mois.
"Je jure devant Dieu que je ne suis pas coupable", avait plaidé l'intéressé à la première audience, en juillet 2017.

Première monnaie virtuelle
Les faits reprochés à M. Karpelès avaient été découverts en marge d'une enquête sur la disparition soudaine de centaines de milliers de bitcoins.
MtGox avait, selon son patron, été victime d'une attaque informatique, ce que des investigations distinctes à l'étranger tendent à confirmer.
Personnage atypique un rien déconnecté de la société, Mark Karpelès avait dû payer 10 millions de yens (88.000 euros à l'époque), 100 fois moins que Carlos Ghosn, pour sortir de prison en 2016. C'est alors une silhouette métamorphosée, avec de nombreux kilos en moins, qui était apparue.
Il a ensuite retrouvé un travail et recommencé à intervenir sur les réseaux sociaux, y exprimant notamment des doutes sur le bitcoin, première et principale cryptomonnaie décentralisée.
Née après la crise financière de 2008, cette devise virtuelle promeut un idéal libertaire et ambitionne de renverser les institutions monétaires et financières traditionnelles.
Le bitcoin, qui ne valait quasi rien au départ, a atteint près de 20.000 dollars fin 2017, avant de retomber lourdement. Il s'échange aujourd'hui autour de 3.900 dollars.

Mark Karpelès, jeune loup français de l'internet accusé de malversations, a été condamné vendredi par le tribunal de Tokyo à deux ans et demi de prison avec sursis, une peine bien en deçà des réquisitions.Le procureur avait réclamé dix ans ferme contre celui qui dirigeait jusqu'à sa faillite début 2014 la société MtGox, devenue la principale place mondiale des transactions en...