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Moyen Orient et Monde - Conflit

Israël accuse le Hezbollah de s’implanter à sa porte dans le Golan syrien

Selon l’armée israélienne, c’est Ali Moussa Daqdouq qui est à la tête de ce réseau.


Une photo du 5 février 2019 montrant Avigdor Lieberman, le leader d’Israël beitenou, dans le Golan. Jalaa Marey/AFP

Israël a accusé hier le Hezbollah, l’un de ses ennemis, d’établir secrètement dans le Golan syrien, près du territoire sous son contrôle, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite. L’objectif de ce réseau, qui serait commandé par le Libanais Ali Moussa Daqdouq, est de disposer à terme de forces prêtes à attaquer Israël, a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué.

Ces informations constituent un nouvel épisode du bras de fer entre Israël et le Hezbollah sur le théâtre syrien ou autour de la frontière libanaise, et de la confrontation régionale entre l’État hébreu et l’Iran, principal soutien de l’organisation libanaise. Le Hezbollah et l’Iran sont intervenus aux côtés du régime de Bachar el-Assad, également soutenu par Moscou, dans la guerre civile en Syrie. Israël fait campagne sans relâche contre cette présence du Hezbollah et de l’Iran chez son voisin syrien.

En janvier 2019, le général Gadi Eisenkot, alors chef de l’état-major israélien, avait indiqué qu’Israël avait frappé, surtout à partir de janvier 2017, des « milliers de cibles » iraniennes et du Hezbollah, convois d’armes, ateliers de fabrication d’armes, entrepôts, centres de renseignements... Le réseau nouvellement mis au jour « fait partie des actes d’agression de l’Iran contre Israël », a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce « n’est que la partie émergée de l’iceberg » en ce qui concerne le renseignement dont dispose Israël sur le Hezbollah et la République islamique, a-t-il dit dans un communiqué. « Nous continuerons à employer tous les moyens, visibles ou pas, pour empêcher l’Iran de se servir de la Syrie, du Liban et de (la bande de) Gaza comme postes avancés pour attaquer Israël », a-t-il assuré.

Un ancien d’Irak

Le Hezbollah, la Syrie et l’Iran n’ont pas réagi aux informations israéliennes. Le réseau, qui a commencé à se constituer en juin-juillet 2018, est « dans une phase initiale » de mise en place et de recrutement, et « n’est pas encore opérationnel », a dit l’armée israélienne. Il est commandé par le Hezbollah et s’appuie, sur le terrain, sur des Syriens, dont un certain nombre ont pris part à des opérations par le passé, des civils agissant pour l’argent, voire des membres de l’armée syrienne, dit-elle.

À la tête du réseau, d’après Israël : Ali Moussa Daqdouq. Celui-ci avait été capturé en 2007 en Irak par l’armée américaine qui l’accusait d’être impliqué dans une attaque ayant coûté la vie à cinq soldats américains la même année. Les États-Unis présentaient Ali Moussa Daqdouq comme un agent du Hezbollah venu en Irak entraîner des insurgés avec l’aide de la force al-Qods, unité d’élite iranienne. Remis en décembre 2011 aux autorités irakiennes par l’armée américaine qui achevait alors son retrait d’Irak, il avait été libéré en 2012 par la justice irakienne faute de preuves.

Avertissement à Assad

Pour l’armée israélienne, Ali Moussa Daqdouq poursuit les efforts menés autrefois, pour le compte du Hezbollah, par Samir Kantar et Jihad Moughnieh dans le but d’ouvrir un front anti-israélien dans le Golan, jusqu’à ce que les deux hommes soient tués en 2015 dans des opérations attribuées à Israël. Les membres syriens du réseau nouvellement repéré opéraient autrefois dans le réseau de Moughnieh et Kantar, et sont pour certains aguerris aux activités de sabotage, au tir de précision ou à la manipulation des roquettes de type Grad, dit l’armée.

Israël a conquis une grande partie du Golan, soit 1 200 km², lors de la guerre des Six-Jours en 1967 et l’a annexée en 1981. La communauté internationale n’a jamais reconnu l’annexion. L’État hébreu et la Syrie restent techniquement en état de guerre depuis la guerre du Kippour en 1973.

Quand la guerre civile a éclaté en Syrie en 2011, Israël s’est employé à ne pas se laisser entraîner dans le conflit, tout en proclamant sa liberté d’action chez son voisin pour défendre ses intérêts et en frappant aussi des positions syriennes. « Nous tenons le régime syrien pour responsable de tout ce qui se passe en Syrie et qui vise Israël », a prévenu un porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. Le Hezbollah était déjà présent dans le Golan syrien sous la forme d’un « commandement sud » fort de quelques dizaines de membres assistant les forces syriennes, avance l’armée israélienne. Toutefois, celle-ci a laissé entendre que le régime syrien de Bachar el-Assad n’était pas au courant du nouvel effort du Hezbollah pour implanter des forces dans le Golan.

L’opération de communication hier de l’armée israélienne, préférée à l’option militaire, a été largement interprétée par les commentateurs comme un avertissement à Damas, voire à la Russie, pour qu’ils interviennent avant qu’Israël ne passe à l’action.

Source : AFP

Israël a accusé hier le Hezbollah, l’un de ses ennemis, d’établir secrètement dans le Golan syrien, près du territoire sous son contrôle, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite. L’objectif de ce réseau, qui serait commandé par le Libanais Ali Moussa Daqdouq, est de disposer à terme de forces prêtes à attaquer Israël, a affirmé l’armée israélienne...

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