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Liban - Communautés

Souhaid à « L’OLJ » : Désormais, l’islam plaide pour un dialogue interreligieux

C’est dans le prolongement de la visite historique qu’a effectuée le pape François aux Émirats arabes unis les 4 et 5 février derniers que s’est tenu à Rome, les 4 et 5 mars, un séminaire destiné à examiner les moyens d’instituer un meilleur dialogue islamo-chrétien, notamment au Moyen-Orient, à la lumière de la Déclaration de la fraternité, signée par le pape François et l’imam d’al-Azhar, le cheikh Ahmad el-Tayyib, aux Émirats.

Le président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, Farès Souhaid, représentait le Liban lors de cette conférence. L’occasion pour lui de se féliciter du fait que désormais, c’est l’islam qui plaide pour un dialogue interreligieux, soulignant, toutefois, que la crise sur ce plan est liée à la mondialisation, et non aux religions.

Contacté par L’Orient-Le Jour, M. Souhaid explique que le séminaire de Rome s’est tenu à l’initiative d’une association italienne, Civilità Cattolica, présidée par le père Antonio Padora, proche collaborateur du souverain pontife, et qui l’avait accompagné lors de sa visite aux Émirats, en présence de l’imam de Florence, Ezzeddine ez-Zir, ainsi que d’un groupe de journalistes italiens conduits par Ricardo Cristiano, spécialiste du Liban.

« Le séminaire a été une opportunité pour analyser la visite du pape à Abou Dhabi. D’autant qu’il s’agit de la première fois, depuis les croisades, que l’islam plaide pour un dialogue islamo-chrétien », a poursuivi le président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, se félicitant du fait que « les religieux ont devancé les classes politiques en matière de dialogue interreligieux ».

Jérusalem

Il a indiqué que « la prochaine étape sera l’organisation d’un forum de dialogue pour faire de Jérusalem une ville ouverte aux fidèles de toutes les religions pour y faire le pèlerinage et la sortir ainsi du clivage politique ».

« Dans une optique strictement politique, la question de Jérusalem est prioritaire. D’autant que la ville est dans l’œil du cyclone, au vu de la décision du président américain, Donald Trump, d’y transférer l’ambassade US de Tel-Aviv, à l’heure où les Arabes plaident pour un État palestinien dont la capitale serait Jérusalem-Est », ajoute-t-il, espérant voir une solution à caractère religieux mettant fin à un conflit politique épineux.

En attendant, l’ancien député de Jbeil souligne que « le séminaire, intervenu dans le prolongement de plusieurs initiatives, a reflété une prise de conscience de la crise des sociétés, depuis les attaques du 11 septembre 2001 ».

C’est d’ailleurs là que réside « la première leçon » que Farès Souhaid a tirée de la visite du pape aux Émirats, comme il l’a confié lors de son intervention dans le cadre du séminaire de Rome. « Peut-on exercer notre liberté d’expression, nos traditions et nos coutumes en paix dans une société hétérogène devenue perméable à l’immigration ? » Selon lui, « il s’agit de la question du XXIe siècle ».

Et de poursuivre : « La deuxième leçon est que l’Église universelle et al-Azhar ont dépassé, par leur initiative, les décideurs politiques aussi bien dans le monde arabe qu’en Occident. » « Les responsables politiques des mondes chrétien et musulman n’ont pas encore atteint la maturité de nos autorités de référence religieuses », a dit l’ancien député.

Revenant sur les épisodes marquants du dialogue islamo-chrétien, Farès Souhaid a estimé que la solution aux crises actuelles commence par reconnaître que la mondialisation a mis en avant les différences raciales, culturelles et locales, et que la crise n’est pas une crise de religion, mais de mondialisation. D’autant que « l’homme contemporain n’arrive pas à créer des réseaux de solidarité pour réfléchir à une issue de crise », a-t-il lancé, estimant que « le mimétisme renforcera la violence et provoquera une nouvelle montée aux extrêmes ».

Y.A.A.

C’est dans le prolongement de la visite historique qu’a effectuée le pape François aux Émirats arabes unis les 4 et 5 février derniers que s’est tenu à Rome, les 4 et 5 mars, un séminaire destiné à examiner les moyens d’instituer un meilleur dialogue islamo-chrétien, notamment au Moyen-Orient, à la lumière de la Déclaration de la fraternité, signée par le pape François et...

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