Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Un vétéran du jihad condamné à seize ans de prison pour plusieurs séjours en Syrie

Un Franco-Algérien vétéran du jihad armé en Bosnie et en Afghanistan, Ahmed Laidouni, a été condamné jeudi à Paris à seize ans de prison pour plusieurs séjours en Syrie, qu'il réfute, entre 2012 et 2014.

Cette peine, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, est l'une des plus lourdes prononcées par la 16ème chambre correctionnelle, qui juge depuis plusieurs années les "revenants" du jihad en Syrie.

Cet homme de 50 ans à la barbe fournie, qui comparaissait détenu depuis mercredi pour association de malfaiteurs à visée terroriste, était jugé en état de récidive légale et encourait jusqu'à 20 ans de prison.

En 2004, il avait été condamné à sept ans de prison pour sa participation aux "filières afghanes" depuis la France, un procès au cours duquel il avait nié avoir suivi des entraînements paramilitaires en Bosnie puis en Afghanistan.

Après avoir purgé cette peine, il est soupçonné d'avoir séjourné en Syrie à plusieurs reprises entre 2012 et 2014 au sein du Front Al-Nosra, groupe jihadiste alors allié à Al-Qaïda.

Et ce en compagnie notamment de l'un de ses proches, Slimane Khalfaoui, un autre vétéran du jihad, condamné pour un projet d'attentat contre le marché de Noël de Strasbourg en 2000.

Lui réfute ces accusations et justifie ses nombreux séjours en Turquie pendant cette période par un commerce de "serviettes-éponge" et baskets contrefaites.

Le quinquagénaire avait été interpellé au Maroc en 2014, où il avait déclaré s'être rendu en Syrie, puis condamné. Selon ses avocats, il s'agit d'"aveux extorqués sous la torture" -des décharges électriques dans les parties génitales- qui ne pouvaient donc être retenus contre lui.

Le parquet avait requis la même peine de seize ans, jugeant que "la preuve n'est pas rapportée que ces aveux ont été obtenus sous la torture" et que les déclarations de M. Laidouni au Maroc sont "étayées" par le dossier, malgré une enquête "imparfaite".

Ahmed Laidouni se "maintient dans une idéologie mortifère" depuis plus de vingt ans, "preuve de sa dangerosité", avait insisté la procureure.

Ses avocats, Emmanuel Daoud et Adélaïde Jacquin, avaient plaidé sa relaxe, exhortant le tribunal à prendre en compte la dénonciation de tortures par leur client, détenu à l'isolement depuis trois ans.

Selon eux, la procédure française ne comportait "aucune preuve matérielle qu'Ahmed Laidouni s'est rendu en Syrie", "indépendamment de son passé".

Des notes des services de renseignement, contestées par la défense, avaient par ailleurs fait état de liens d'Ahmed Laidouni avec l'islamiste algérien Djamel Beghal et avec Chérif Kouachi, l'un des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris. La procureure avait souligné qu'elles n'étaient à prendre en compte qu'à titre "de simple renseignement".
Un Franco-Algérien vétéran du jihad armé en Bosnie et en Afghanistan, Ahmed Laidouni, a été condamné jeudi à Paris à seize ans de prison pour plusieurs séjours en Syrie, qu'il réfute, entre 2012 et 2014.Cette peine, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, est l'une des plus lourdes prononcées par la 16ème chambre correctionnelle, qui juge depuis plusieurs années les...