"Les observations récentes de nos hommes et femmes sur le terrain montrent que la population de l'EI qui est évacuée des derniers vestiges du califat (à Baghouz, dans le nord-est syrien) reste largement impénitente, résolue et radicalisée", a-t-il ajouté, prévenant que la lutte contre l'EI entrait dans une nouvelle phase.
"Ce à quoi nous assistons aujourd'hui, ce n'est pas la capitulation de l'EI en tant qu'organisation, c'est en fait une décision calculée (des jihadistes) pour préserver la sécurité de leurs familles et conserver leurs capacités en saisissant les chances qu'offrent les camps de déplacés ou en se cachant dans des zones reculées pour attendre le bon moment pour une résurgence", a-t-il encore dit.
Le chef du commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom), qui doit prendre sa retraite dans les prochains mois, a expliqué qu'il faudra désormais s'attaquer à une "organisation désagrégée" de dirigeants, de combattants et de facilitateurs passés dans la clandestinité mais encore motivés par une idéologie extrémiste. "Cela ressemblera beaucoup à une insurrection. Il y aura des attaques de niveau modéré, il y aura des assassinats, il y aura des attentats à l'explosif, il y aura des embuscades au fur et à mesure qu'ils émergeront", a-t-il prévenu.
Le président Donald Trump avait annoncé brusquement en décembre le retrait total et immédiat des forces américaines déployées dans le nord-est syrien, déclarant une victoire totale contre l'EI.
Depuis, il s'est laissé convaincre par le Congrès et le Pentagone de ralentir le retrait et de laisser dans cette zone, qui n'est pas contrôlée par le régime syrien, une "force résiduelle" qu'il a évaluée à environ 200 militaires.
Le général Votel a prévenu que les centaines de jihadistes détenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition arabo-kurde sur laquelle les Occidentaux se sont appuyés dans le nord-est syrien pour lutter conte l'EI, étaient dangereux et que les Occidentaux devaient les rapatrier pour les juger.
"A mon avis, c'est un problème de toute une génération qui, s'il n'est pas géré correctement, sèmera les graines du prochain extrémisme violent", a-t-il averti. "Comme le président l'a dit, ils doivent rentrer dans leur pays pour y être jugés de façon adéquate".
Il a aussi implicitement critiqué l'annonce du président Trump sur le retrait total des forces américaines, soulignant qu'elle avait profité à la Russie. "Cela fait de la Russie un acteur plus important dans cette zone", a-t-il dit. "Cela solidifie leur présence au Proche-Orient".
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