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Moyen Orient et Monde - Soudan

Les protestations anti-Bachir se poursuivent

Le président soudanais Omar al-Bachir dans le palais présidentiel à Khartoum. Ashraf Shazly/AFP

Le nouveau Premier ministre soudanais a prêté serment hier alors que les manifestants sont une nouvelle fois descendus dans la rue pour réclamer le départ du président Omar al-Bachir, qui a imposé l’état d’urgence dans l’ensemble du pays et limogé le gouvernement.

Mohammad Taher Ela, ancien gouverneur de l’État agricole d’al-Jazira, a prêté serment en tant que nouveau Premier ministre. Vendredi, le président al-Bachir, confronté à une contestation déclenchée il y a plus de deux mois, a décrété l’état d’urgence pour une durée d’un an et annoncé « la dissolution du gouvernement aux niveaux fédéral et provincial », affirmant que le pays a besoin de « gens qualifiés ».

Les organisateurs de la contestation ont réagi à ces mesures en assurant que les manifestants continueront de réclamer le départ du chef de l’État, qui tient le pays d’une main de fer depuis 1989.

Déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays en plein marasme économique, les manifestations sont quasi quotidiennes depuis le 19 décembre. Hier encore, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés dans la ville d’Omdourman, voisine de la capitale Khartoum, protestant contre l’état d’urgence annoncé vendredi. « Nous voulons dire au président que l’état d’urgence ne nous découragera pas », a témoigné Sawsan Bachir à Omdourman. « Notre objectif est de renverser ce régime et nous allons réussir. » Des manifestations ont également eu lieu à Khartoum, dans les quartiers de Chambat, de Burri, d’al-Mamoura et de la rue 60, selon des témoins.

Dans le secteur de Burri, des manifestants ont incendié des pneus et des troncs d’arbres, et bloqué des routes avec des pierres, quand d’autres se sont rassemblés dans le quartier huppé d’al-Mamoura, ont indiqué des témoins. À Omdurman et Khartoum, la police anti-émeutes a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, selon des témoins. Des centaines de personnes ont également manifesté à Wad Medani, dans le centre du pays, et ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes, ont rapporté des témoins. Selon des experts, ce mouvement de contestation est le plus grand défi auquel est confronté M. al-Bachir, en trois décennies au pouvoir. Les manifestations ont coïncidé avec la cérémonie de prestation de serment organisée au palais présidentiel à Khartoum. Outre le nouveau Premier ministre, le ministre de la Défense, le général Awad Ahmad Benawf, a prêté serment en sa qualité de nouveau premier vice-président après le limogeage de son prédécesseur Bakri Hassan Saleh, un allié de longue date du président al-Bachir et figure influente du régime. Seize officiers de l’armée et deux du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) ont prêté serment comme gouverneurs des 18 provinces (États) du pays. Lors de la cérémonie, le président al-Bachir, 75 ans, a affirmé qu’« aujourd’hui s’ouvrait un nouveau chapitre de l’histoire du Soudan ». « Ce chapitre nécessite des gens extraordinaires comme vous pour diriger (...) afin de garantir la sécurité et la stabilité dans le pays », a-t-il ajouté, vêtu d’un uniforme militaire. Le chef de l’État, qui envisage de briguer un troisième mandat en 2020, devrait annoncer prochainement la formation du nouveau gouvernement.

Source : AFP


Le nouveau Premier ministre soudanais a prêté serment hier alors que les manifestants sont une nouvelle fois descendus dans la rue pour réclamer le départ du président Omar al-Bachir, qui a imposé l’état d’urgence dans l’ensemble du pays et limogé le gouvernement.Mohammad Taher Ela, ancien gouverneur de l’État agricole d’al-Jazira, a prêté serment en tant que nouveau Premier...

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