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Suspense maintenu pour la sortie du film d'Ozon sur la pédophilie dans l'Eglise française

Le réalisateur français François Ozon recevant l'Ours d'Argent du Grand prix du jury au 69e festival du film international de la Berlinale, le 16 février 2019. REUTERS/Hannibal Hanschke

La justice française a autorisé la sortie mercredi de "Grâce à Dieu", le film de François Ozon sur la pédophilie dans l'Eglise, malgré l'opposition d'un prêtre inculpé dans ce dossier, mais une autre plainte maintiendra le suspense jusqu'au dernier moment.

Le père Bernard Preynat, prêtre lyonnais (sud-est) poursuivi pour agressions sexuelles dans cette affaire dont le jugement sera rendu cette année à une date non précisée, avait assigné en référé le cinéaste pour obtenir un report de la sortie en salles du film, qui a reçu samedi le Grand prix du jury à la Berlinale, deuxième prix majeur après l'Ours d'or.

"La décision très bien motivée reconnaît que le film - avec les avertissements qui l'accompagnent - ne justifie pas les mesures demandées qui menaçaient sa sortie", s'est réjoui lundi auprès de l'AFP Me Paul-Albert Iweins, l'un des deux avocats du producteur et du distributeur du film.

Pour Me Emmanuel Mercinier, avocat du père Preynat, le juge "considère que le fait d'insérer un carton à la dernière seconde du film indiquant que le père Preynat bénéficie de la présomption d'innocence répond aux exigences de la loi, la culpabilité de ce dernier n'étant dès lors pas présentée comme acquise".

Il a regretté "amèrement cette décision, non seulement dans l'intérêt du père Preynat, mais plus largement dans l'intérêt général". "Présenter durant deux heures comme coupable un homme qui n'a pas encore été jugé comme tel constitue une atteinte à la présomption d'innocence", a-t-il dit.

Selon ses défenseurs, le père Preynat fera appel.


Une seconde plainte 

L'ensemble de cette affaire s'est déroulée à Lyon (sud-est) où une autre audience se tenait ce lundi qui maintiendra pour le film le suspense jusqu'à mardi 17h00 (16H00 GMT): une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, représentée dans le film sous son nom, réclame que son patronyme n'apparaisse pas, au nom de la protection de la vie privée et de la présomption d'innocence.

Le procès du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et de cinq autres personnes pour non dénonciation d'agressions sexuelles pédophiles dans cette affaire s'est tenu début janvier à Lyon. Le jugement est attendu le 7 mars. Régine Maire a été jugée pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions du prêtre.

"Grâce à Dieu", qui donne seulement les prénoms des victimes, cite nommément le cardinal Barbarin, le père Preynat et Régine Maire - dont les noms, se justifie François Ozon, "étaient déjà dans la presse".

Le film raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts accusant Bernard Preynat de les avoir sexuellement abusés, selon trois d'entre eux.

Sa date de sortie avait été programmée en raison de sa sélection à la Berlinale, selon François Ozon, hors de toute considération judiciaire.

François Ozon, prolifique réalisateur de "Huit femmes", avait estimé samedi à Berlin que si le film était suspendu de projection jusqu'au procès du père Preynat, "ce serait une sorte de censure".

La justice française a autorisé la sortie mercredi de "Grâce à Dieu", le film de François Ozon sur la pédophilie dans l'Eglise, malgré l'opposition d'un prêtre inculpé dans ce dossier, mais une autre plainte maintiendra le suspense jusqu'au dernier moment. Le père Bernard Preynat, prêtre lyonnais (sud-est) poursuivi pour agressions sexuelles dans cette affaire dont le jugement ...