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Moyen Orient et Monde - Antisémitisme

Enquête ouverte après l’agression de Finkielkraut, un suspect identifié

Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut a été violemment conspué, samedi, par des manifestants. Éric Feferberg/Photo d'archives AFP

Le parquet de Paris a ouvert hier une enquête au lendemain des insultes dont l’essayiste Alain Finkielkraut a été l’objet en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé sur Twitter qu’« un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures », avait été identifié par les services de police. L’enquête du parquet est ouverte du chef d’« injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion, par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique ».

La classe politique a unanimement exprimé son indignation après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux montrant le philosophe et académicien violemment conspué, samedi, par des manifestants. Sur ces images, on peut voir Alain Finkielkraut face à des personnes hostiles dont certaines, revêtues d’un gilet jaune, profèrent des insultes telles que « sale sioniste de m... », « sale raciste », « sale race », accompagnées de sifflets nourris. Selon Yahoo Actualités, qui a fait circuler l’une de ces vidéos, la scène s’est produite sur le boulevard du Montparnasse, dans le sud de Paris.

« Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation », a réagi samedi Emmanuel Macron via Twitter. « Nous ne les tolérerons pas. »

Dans une interview au Parisien Dimanche, Alain Finkielkraut dit s’être approché par curiosité du défilé, qu’il a croisé par hasard, sans avoir l’intention de se joindre aux manifestants. « J’ai été obligé de fuir de peur qu’ils me cassent la gueule et je pense que ça aurait pu mal tourner mais je n’ai pas été traumatisé, car un cordon de police s’est vite interposé », raconte-t-il au quotidien. L’essayiste précise ne pas vouloir porter plainte et a souligné hier sur LCI n’être « ni une victime ni un héros », s’interrogeant sur les ressorts de cette agression. Il a notamment évoqué une « rhétorique islamiste ».

« On insulte la République »

Dans Le Parisien Dimanche, il estime que les personnes qui l’ont insulté étaient « un mélange de gens des banlieues, de l’extrême gauche et peut-être aussi des soraliens », proches de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral. « Ça m’étonnerait que ce soit des gilets jaunes d’origine, car je suis un des seuls intellectuels à avoir soutenu le mouvement à ses débuts. » Alain Finkielkraut avait apporté son soutien aux gilets jaunes, avant de déplorer, dans un entretien au Figaro publié vendredi, la tournure des événements du fait notamment de l’« arrogance » affichée selon lui par les chefs de file.

L’incident s’est déroulé sur fond de recrudescence des faits antisémites, qui ont augmenté l’an dernier de 74 % en France, passant de 311 en 2017 à 541 en 2018, après deux années de baisse, selon le gouvernement. « Quand on insulte un juif, on attaque et on insulte la République », a affirmé hier le porte-parole du gouvernement dans le cadre du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. « Ce n’est pas uniquement lié – personne ne peut raisonnablement considérer cela – aux gilets jaunes (...), mais force est de constater qu’à l’intérieur de ces cortèges, de manière minoritaire, vous avez des éléments d’extrême gauche ou d’extrême droite qui font preuve d’antisémitisme », a dit Benjamin Griveaux. Il a ajouté se refuser à « faire l’amalgame » avec les gilets jaunes, mais a déploré que la foule témoin des agressions verbales contre Alain Finkielkraut soit restée « bien silencieuse ».

Source : Reuters

Le parquet de Paris a ouvert hier une enquête au lendemain des insultes dont l’essayiste Alain Finkielkraut a été l’objet en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé sur Twitter qu’« un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures », avait été identifié par les services de police....

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