Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

France/"Gilets jaunes" : Finkielkraut cible d'injures antisémites

AFP / Joël SAGET

L'intellectuel français Alain Finkielkraut a été la cible d'injures antisémites samedi en marge de la manifestation des "gilets jaunes" dans le centre de Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, qui ont déclenché une vague d'indignation jusqu'au sommet de l'Etat.

"Les injures antisémites dont il a fait l'objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolèrerons pas", a tweeté le président Emmanuel Macron.

"Fils d'émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n'est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a-t-il ajouté dans un autre tweet.

"Barre toi, sale sioniste de merde", "grosse merde sioniste", "nous sommes le peuple", "la France elle est à nous", ont crié plusieurs manifestants qui défilaient sur un boulevard du centre de Paris, et qui venaient d'apercevoir l'intellectuel, d'après une vidéo diffusée par Yahoo! Actualités.

Sur une seconde vidéo tournée par un journaliste freelance, on peut voir les forces de l'ordre s'interposer pour protéger le philosophe, âgé de 69 ans.

"J'ai ressenti une haine absolue, et malheureusement, ce n'est pas la première fois", a réagi M. Finkielkraut auprès du Journal du dimanche. "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là", a-t-il raconté au journal, soulignant que tous les "gilets jaunes" ne s'étaient pas montrés agressifs envers lui, l'un d'eux lui ayant même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, tandis qu'un autre saluait son travail.

Dès le départ de ce mouvement social inédit, M. Finkielkraut a exprimé sa solidarité et sa symmpathie avec les "gilets jaunes", mais dans une interview parue samedi dans le quotidien, Le Figaro, il a critiqué les leaders du mouvement, jugeant que "l'arrogance a changé de camp".

L'incident de samedi a déclenché une vague de condamnations et de messages de soutien à l'intellectuel, beaucoup dénonçant le caractère antisémite de ces injures.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a fustigé une scène "tout simplement INTOLÉRABLE", quand le chef du parti d'opposition Les Républicains (LR, droite), Laurent Wauquiez a dénoncé "d'abjects crétins".

"L'agression d'Alain Finkielkraut aujourd'hui est un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d'infiltration du mouvement des Gilets Jaunes par l'extrême-gauche antisémite", a estimé pour sa part Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement National (extrême droite).

Ian Brossat, tête de liste du Parti communiste (PCF) aux Européennes, a lui déclaré qu'"on peut détester les idées de Finkielkraut", mais que "rien ne peut justifier qu'on s'attaque à lui en tant que juif".

Se présentant comme "un défenseur exalté de l'identité nationale", Alain Finkielkraut, l'un des polémistes les plus médiatiques de France, est issu de la gauche mais taxé de "néo-réac" par ses détracteurs. Depuis janvier 2016, il est membre de l'Académie française, prestigieuse institution en charge de définir la langue française.

Quatorze partis politiques ont lancé jeudi un appel contre l'antisémitisme en France, et invité à se réunir partout dans le pays mardi prochain, après la publication d'un bilan du ministère de l'Intérieur faisant état de l'augmentation de 74% des actes antisémites. Dernièrement, l'image de Simon Veil - figure de la vie politique française et européenne, déportée à l'âge de 15 ans - a été barrée d'une croix gammée, et un tag "Juden" a été dessiné sur la vitrine d'un restaurant parisien.

L'intellectuel français Alain Finkielkraut a été la cible d'injures antisémites samedi en marge de la manifestation des "gilets jaunes" dans le centre de Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, qui ont déclenché une vague d'indignation jusqu'au sommet de l'Etat. "Les injures antisémites dont il a fait l'objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de...