La veuve d'un jeune communiste français torturé et tué par l'armée française en 1957 en Algérie, Josette Audin, est morte samedi à l'âge de 87 ans, ont annoncé dimanche le quotidien l'Humanité et le Parti communiste français (PCF).
"Grande tristesse. Josette Audin s'en est allée. Elle s'est battue toute sa vie pour la vérité et pour la mémoire de son mari. Elle part apaisée d'avoir vu enfin ce crime d'Etat reconnu", a réagi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Le mathématicien Cédric Villani, député de LREM (au pouvoir) et proche de la famille Audin, a également rendu hommage à la disparue : "Indignée ou confiante, meurtrie ou sereine, apaisée enfin : je garde en moi le souvenir vif de chacune de mes rencontres avec Josette Audin, forte de soixante ans de combat pour la vérité, inspiration pour une vie entière", a-t-il écrit sur Twitter.
Jeune mathématicien et membre du Parti communiste hostile à cette guerre, Maurice Audin, né en 1932, avait été arrêté en 1957. Un général français, Paul Aussaresses, avait tardivement reconnu avoir donné l'ordre de le tuer.
Le 13 septembre 2018, le président Emmanuel Macron s'était rendu au domicile de Josette Audin en banlieue parisienne, à Bagnolet, pour lui demander "pardon" en lui remettant une déclaration reconnaissant que son mari était mort sous la torture du fait d'un "système légalement institué" par l'ancienne puissance coloniale française en Algérie.
"C'est à moi de vous demander pardon (...) On restaure un peu de ce qui devait être fait", avait répondu le chef de l'Etat à Josette Audin lorsqu'elle avait voulu le remercier de ces déclarations, levant un tabou officiel.
La "guerre d'Algérie", de 1954 à 1962, a abouti à l'indépendance de cette colonie française en Afrique du Nord.
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