L'Allemagne a appelé vendredi la Russie à détruire un système de missiles russes qui violent, selon les Etats-Unis et l'OTAN, le traité nucléaire sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), pour sauver cet accord remontant à la Guerre froide.
"Ce n'est pas un mystère que nous pensons, comme tous les autres membres de l'OTAN, qu'il y a un missile (interdit par le traité, ndlr) et qu'il doit être désarmé de manière vérifiable afin de revenir à l'application de ce traité", a affirmé le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, lors d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Le traité INF de 1987, en abolissant l'usage des missiles d'une portée de 500 à 5.500 km, avait mis un terme à la crise des euromissiles déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.
Le coeur du conflit actuel est le 9M729 russe, un missile terrestre pouvant être porteur d'une tête nucléaire et d'une portée supérieure à 500 km, ce qui le fait tomber sous le coup, selon l'OTAN et les Etats-Unis, du traité INF.
"Nous avons tout à fait intérêt à ce que (ce traité) reste en vigueur. Il touche à nos intérêts sécuritaires de façon fondamentale et c'est pour cela que le gouvernement allemand s'engage pour qu'il ait un futur", a indiqué le chef de la diplomatie allemande, ajoutant que la Russie pouvait "sauver" l'INF.
Après des pourparler mercredi à Genève, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait assuré avoir proposé "une série de mesures concrètes sur les fusées 9M729 qui, selon nous, permettraient d'écarter toute suspicion sur la non-conformité à ce traité", avait-il dit sans convaincre Washington.
Le président américain Donald Trump a annoncé en octobre l'intention de se retirer de cet accord, au motif que Moscou ne le respectait pas, ce que la Russie dément. Le mois dernier, Washington a imposé à Moscou un ultimatum de 60 jours pour se conformer au traité INF, sous peine de lancer en février la procédure de retrait.
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