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Colombie : l'auteur de l'attentat meurtrier de Bogota identifié


Un attentat à la voiture piégée contre l'école de police de Bogota a fait jeudi 17 janvier 2019 au moins neuf morts et 41 blessés. AFP / JUAN BARRETO

L'auteur de l'attentat à la voiture piégée contre l'école de la police, qui a fait neuf morts et 57 blessés jeudi à Bogota, a été identifié par le Parquet colombien, selon lequel le véhicule contenait 80 kilos d'explosifs. Cette attaque, qualifiée de "misérable acte terroriste" par le président Ivan Duque, est la plus grave survenue dans la capitale colombienne depuis la signature de l'accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc en 2016.

"Nous avons réussi à établir que la responsabilité matérielle de ce crime exécrable, de cet acte terroriste, (incombait à) José Aldemar Rojas Rodriguez", a déclaré à la télévision le procureur général Nestor Humberto Martinez, aux côtés du chef de l'Etat, sans préciser si l'auteur était lié à un groupe armé illégal. Il a ajouté que le véhicule, une camionnette grise avec laquelle l'homme est entré à 09h30 (14h30 GMT) dans l'enceinte de l'école de police, contenait "80 kilos de pentolite", un puissant explosif. 

Tout semble indiquer que l'auteur a été tué dans l'attentat, mais les autorités ne l'ont pas confirmé.

"Cet acte terroriste démentiel ne restera pas impuni", a pour sa part assuré M. Duque. Estimant qu'il s'agissait d'"une attaque contre toute la société", "pas seulement contre nos policiers", il a appelé "les Colombiens à s'unir contre les violents".


"Lâche attentat" 
Au pouvoir depuis août, ce président de droite a amplifié la lutte contre la drogue dans un pays qui reste le premier producteur mondial de cocaïne et durci les conditions de reprise des négociations de paix avec la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN).

L'explosion, à l'issue d'une cérémonie de promotion à l'Ecole des officiers Général Francisco de Paula Santander, dans le sud de Bogota, a fait neuf morts, selon le ministère de la Défense. La municipalité de Bogota a fait état de 57 blessés, transférés dans quatre centres hospitaliers. Il n'a pas été précisé combien de policiers figuraient parmi les victimes.

M. Duque a indiqué avoir "donné l'ordre aux forces militaires et à la police nationale de déployer tous leurs moyens afin d'identifier, en coordination avec le Parquet général, les responsables de ce lâche attentat".

Le procureur a précisé que le véhicule utilisé avait passé un contrôle technique en juillet dernier dans l'Arauca, département frontalier du Venezuela, où l'ELN est présente.

Les premières images diffusées par les médias montraient la carcasse d'un véhicule en flammes et des ambulances aux abords de l'établissement. Les accès au secteur ont été ensuite fermés par les forces de l'ordre et un important dispositif de sécurité déployé dans le sud de la capitale, a constaté l'AFP.

Une employée du service de santé de Forces militaires a précisé à la radio que la voiture piégée était entrée "soudainement" dans l'école, "percutant presque les policiers et tout de suite il y a eu l'explosion".

Une commerçante du quartier était en train d'ouvrir sa boutique de confection quand la vitrine a volé en éclats. "Lorque nous avons regardé vers l'école, le ciel était gris de fumée. Les gens courraient, les sirènes... C'était horrible, horrible, on aurait dit la fin du monde", a déclaré à l'AFP cette femme de 62 ans, Rosalba Jimenez.


La police déjà visée 
Il y a presqu'un an, le 29 janvier 2018, la police avait été la cible d'un attentat à la voiture piégée à Barranquilla, sur la côte caraïbe (nord). Six policiers avaient été tués et 40 blessés. L'attaque avait été revendiquée par l'ELN.

En 2017, Bogota, qui compte environ huit millions d'habitants, avait été le théâtre de deux autres attaques meurtrières. L'une en juin dans un centre commercial avait fait trois morts, dont une jeune Française, et plusieurs blessés. Les autorités l'avait attribuée à un groupuscule de gauche, le Mouvement révolutionnaire du peuple (MRP).
Précédemment, en février, un policier avait été tué et plusieurs autres personnes grièvement blessées lors d'un attentat contre une patrouille des forces de l'ordre dans le quartier de la Macarena, revendiqué par l'ELN.

Avec environ 1.800 combattants, l'ELN est considérée comme la dernière guérilla du pays, après le désarmement et la transformation en parti politique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) suite à l'accord signé en 2016 avec le précédent président de centre-droit, Juan Manuel Santos (2010-2018). M. Duque exige que l'ELN libère ses otages, estimé à 17, et cesse ses activités criminelles avant une reprise des négociations, entamées en 2017 mais suspendues depuis août. Les rebelles estiment qu'il s'agit de "conditions unilatérales inacceptables".

Bien que l'intensité du conflit armé ait diminué depuis l'accord avec les Farc, la Colombie reste affectée par une guerre fratricide de plus d'un demi-siècle, qui a impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l'ordre, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.

L'auteur de l'attentat à la voiture piégée contre l'école de la police, qui a fait neuf morts et 57 blessés jeudi à Bogota, a été identifié par le Parquet colombien, selon lequel le véhicule contenait 80 kilos d'explosifs. Cette attaque, qualifiée de "misérable acte terroriste" par le président Ivan Duque, est la plus grave survenue dans la capitale colombienne depuis la signature de...