Enquête sur des menaces contre des députés grecs avant un vote sur la Macédoine

Le parquet grec ordonné samedi l'ouverture d'une enquête sur des allégations de menaces proférées à l'encontre de députés de partis membres de la coalition gouvernementale avant un vote du Parlement à Athènes sur le nom de la Macédoine voisine, à l'origine d'un long litige, selon l'agence de presse ANA.

Vendredi, le Parlement macédonien a ratifié l'accord sur l'appellation de "République de Macédoine du Nord" qui, pour entrer en vigueur, doit désormais l'être côté grec.

D'après ANA, la décision d'ouvrir une enquête préliminaire a été prise après que deux sites internet d'information eurent affirmé qu'un responsable de premier plan du principal parti d'opposition en Grèce - Nouvelle Démocratie, opposé à cet accord - eut demandé par email aux membres de sa formation d'appeler, numéros de téléphone à l'appui, les députés du petit parti souverainiste Anel - qui appartient à la coalition gouvernementale - pour les mettre en garde contre un vote en faveur de ce nom.

Les enquêteurs devront, selon des sources judiciaires, déterminer s'il y a eu dans cette affaire violation de données personnelles et incitation à commettre un crime.

Le chef de l'Anel Panos Kammenos, qui occupe les fonctions de ministre de la Défense, a menacé d'un retrait du gouvernement quand l'accord sera soumis au vote à Athènes, mais certains des députés de son mouvement entretiennent l'ambiguïté à ce sujet.

Le Premier ministre macédonien Zoran Zaev a exhorté samedi ses "amis" grecs à ratifier à leur tour l'accord rebaptisant son pays "République de Macédoine du Nord".

Vendredi soir, le Premier ministre grec Alexis Tsipras (gauche radicale) avait déclaré que le vote sur cette question interviendrait "dans les dix jours".