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En France, un Nouvel An coincé dans un manège à 50 mètres du sol

Bloquées dans un manège à Rennes (ouest de la France), huit personnes ont passé le réveillon du Nouvel An les pieds dans le vide à 50 mètres au-dessus de la terre ferme. TWITTER/PHILLERAY/via REUTERS

Bloquées dans un manège à Rennes (ouest de la France), huit personnes ont passé le réveillon du Nouvel An les pieds dans le vide à 50 mètres au-dessus de la terre ferme. Le calvaire a duré plus de neuf heures pour certaines d'entre elles.

"C'était long, il faisait froid, ça faisait peur", racontait Antoine, 23 ans, enveloppé dans une couverture de survie, en attendant la descente de sa petite amie Léa. "Je ne pensais pas pouvoir descendre un jour. C'est très traumatisant", insistait-il.

Comme sept autres personnes, dont cinq mineurs de 13 à 17 ans, Antoine s'est retrouvé bloqué dans le "BomberMaxxx", un gigantesque bras de 52 mètres qui propulse une nacelle dans les airs, au-dessus de la fête foraine du centre-ville de Rennes.

Le tour n'était censé durer que quelques minutes. Mais lundi 31 décembre, vers 20h30 (19h30 GMT), le bras s'est soudain bloqué, emprisonnant ses huit passagers. Quand le manège s'est arrêté, "on a entendu des étincelles, un gros bruit de ferraille, on a imaginé le pire. J'avais peur que les sécurités des harnais lâchent", a raconté Béatrice, la mère de Louna, 13 ans, qui a passé huit heures dans les airs.

Selon le propriétaire du manège Alexandre Thinel, c'est "une pièce neuve qui a lâché et s'est bloquée". "C'est un incident technique qui n'était jamais arrivé avant. Heureusement, ça n'a aucune dangerosité pour les clients. La seule difficulté, c'est de les descendre", a-t-il avancé.

Les pompiers ont dû en effet s'y prendre à plusieurs fois avant de parvenir à extraire chacune des victimes en toute sécurité. Cinq pompiers d'un groupe d'intervention en milieu périlleux ont d'abord tenté d'escalader le manège par le sol.

Avec la grande échelle de 30 mètres, il ne restait plus que 22 mètres à parcourir. Mais l'exercice s'est vite révélé trop périlleux. Il a donc fallu faire appel à l'hélicoptère Dragon 50 de la Sécurité civile, basé à Granville, à 110 kilomètres au nord de Rennes.

Un peu avant minuit, celui-ci a hélitreuillé un secouriste sur la nacelle du manège. Puis un deuxième a pu le rejoindre depuis le sol grâce aux cordes tendues. Ils ont ensuite passé de longues heures à équiper de harnais chacun des passagers et à installer un dispositif de descente en rappel.


"Grosse frayeur"
Pendant ce temps, familles, pompiers, policiers, membres du personnel médical et élus municipaux scrutaient leurs efforts depuis le sol.

"De temps en temps, on a des petits stress", reconnaissait Nathalie Kerriguy, la mère de Léo, qui fêtait ses 17 ans le 1er janvier. "Il n'avait pas son téléphone mais il m'a fait passer un message, il voulait que je vienne", a-t-elle expliqué. "Il devait passer le réveillon avec nous."

A minuit, tout le monde s'embrasse dans une drôle d'ambiance. On va se réchauffer au bistrot d'à côté, dont la patronne paye une tournée de café aux pompiers.

Un deuxième garçon est lui aussi coincé dans la nacelle... Accoudées au bar, leurs mères se rendent compte que leurs fils sont nés à trois jours d'intervalle et qu'elles s'étaient rencontrées à la maternité dix-sept ans plus tôt.

Vers 01h30, une bagarre entre des forains et des clients éclate au pied du manège et tout le monde tousse à cause du gaz lacrymogène. Un peu après 04h00, le premier passager descend enfin. Son arrivée est saluée par une salve d'applaudissements des badauds encore présents.

"C'est la première grosse frayeur de ma vie", confiait Nicolas, 47 ans, après avoir mis pied à terre. "L'année prochaine, je reste chez moi avec des petits fours et du champagne. Ou alors je fais la pêche au canards !"

"Mon cœur rebat!", lâche Béatrice, en voyant sa fille Louna atterrir vers 04H40.

La dernière personne a mis le pied à terre à 06h00 du matin.

"Toutes ont été autorisées à rentrer chez elles sans passer par la case hôpital. Elles étaient épuisées mais il n'y a pas eu d'hypothermie", a expliqué à l'AFP le lieutenant-colonel Thierry Bonnier, le directeur des secours de la région.

Bloquées dans un manège à Rennes (ouest de la France), huit personnes ont passé le réveillon du Nouvel An les pieds dans le vide à 50 mètres au-dessus de la terre ferme. Le calvaire a duré plus de neuf heures pour certaines d'entre elles."C'était long, il faisait froid, ça faisait peur", racontait Antoine, 23 ans, enveloppé dans une couverture de survie, en attendant la descente de sa...