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Culture - Musique

« DA BA KA » : une dabké antifrontières

Des musiciens libanais et syriens qui revisitent la dabké levantine... Tel est le projet emmené par Waël Kodeih, soutenu par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et présenté au public la semaine dernière à Grand Factory. Une expérience audiovisuelle percutante.

Vue d’ensemble du concert de lancement de l’album « DA BA KA » à Grand Factory. Photo Élie Harb

L’espace se remplit lentement mais sûrement. Des curieux en quête de nouveaux sons, mais aussi d’une expérience musicalement fédératrice, se sont retrouvés mardi dernier à Grand Factory pour assister au concert, fruit de la collaboration de Waël Kodeih (Rayess Bek), Wassim Bou Malham (Who Killed Bruce Lee?), Samer al-Dahr (Hello Psychaleppo) et Khaled Omran (Tanjaret daghet). Le projet, conçu par Waël Kodeih, soutenu par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en partenariat avec l’association Red Oak et qui a mené à la création de l’album DA BA KA, composé de quatre titres et distribué gratuitement lors du concert, est l’occasion pour ce musicien d’apporter une perspective différente des conséquences des déplacements de réfugiés. « Souvent, lorsque l’on entend parler des conséquences des flux de réfugiés, ce sont des connotations négatives qui en ressortent, comme la misère ou les maladies », déplore-t-il, en soulignant que « même dans les moments les plus difficiles, on peut extraire des plateformes créatives favorisées par un échange interculturel ». Un point de vue partagé par Mireille Girard, représentante du HCR, qui indique à L’Orient-Le Jour que malgré des budgets restreints, « le message de solidarité présenté dans le projet de Waël Kodeih nous a beaucoup inspirés ».

Une fois le projet approuvé par le HCR, il ne reste que 6 mois pour écrire les textes, trouver des plateformes d’entente entre les quatre musiciens aux horizons musicaux différents et coupler les sons aux images conçues par la graphiste Joan Baz pour accompagner les rythmes d’une dabké résolument antifrontières. Le choix des musiciens ne s’est pas fait de manière aléatoire, précise Waël Kodeih à L’OLJ. « Le choix des musiciens était compliqué. Je voulais travailler avec des musiciens qui avaient déjà fait leur preuve et qui ont une base d’adeptes conséquente ». Il tient à préciser que les musiciens syriens ont un bagage musical que les Libanais ne maîtrisent pas. « Leur technique et leur perspective sont différentes », et c’est justement cette richesse dans l’échange interculturel qu’il a voulu mettre en avant pour montrer « les bienfaits des flux migratoires ».


(Pour mémoire : Dabké Fever : « Le festival de l’amour et de la spontanéité »)


Au-delà d’un échange musical libano-syrien, c’est la région entière qui est à l’honneur.

« Ce sont des chansons qui portent les valeurs de toute une région », se réjouit Mireille Girard, qui précise que les morceaux composés sont porteurs d’humanité et d’espoir.

Alors, pourquoi avoir choisi de revisiter la dabké ? « C’est l’héritage de toute une région », explique Waël Kodeih, qui indique que plusieurs villes levantines ont leur interprétation de ces sons sur lesquels hommes et femmes dansent durant les célébrations.

De Baalbeck au Kurdistan, en passant par Damas, revisiter cet héritage « qui dépasse les frontières » était une évidence. Et le musicien d’ajouter : « C’était important de montrer qu’il peut y avoir une cohésion sociale à travers la musique. »

Il est un peu plus de 22h lorsque les quatre compères prennent place sur scène. L’espace est plein à craquer. Les sons électroniques et rock fusent sur fond de mélodies levantines familières.

Le dialogue entre les quatre musiciens coule de source.

« Au-delà de nos passeports et de nos frontières, nous sommes d’abord et avant tout musiciens sur scène », affirme Waël Kodeih, qui parle au nom de toute la bande. Ya Arab, un des morceaux composés pour l’occasion, réussit brillamment à transmettre toute la sensibilité de populations en quête d’une identité au moins protectrice. Les images du tournage conçu par Joan Baz finissent d’en mettre plein les yeux à une foule qui en demande toujours plus.

« L’art est un véhicule qui rapproche les gens », soulignait Mireille Girard. Ce soir-là, DA BA KA en était la preuve par mille.


Pour mémoire

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L’espace se remplit lentement mais sûrement. Des curieux en quête de nouveaux sons, mais aussi d’une expérience musicalement fédératrice, se sont retrouvés mardi dernier à Grand Factory pour assister au concert, fruit de la collaboration de Waël Kodeih (Rayess Bek), Wassim Bou Malham (Who Killed Bruce Lee?), Samer al-Dahr (Hello Psychaleppo) et Khaled Omran (Tanjaret daghet). Le...

commentaires (1)

Dabaka wou ma dabakett! Ouf! Vive la dabké baalbakiote, nordiste, syrienne ou autre. La plus belle des danses de chez nous!

Tina Chamoun

13 h 48, le 24 décembre 2018

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Commentaires (1)

  • Dabaka wou ma dabakett! Ouf! Vive la dabké baalbakiote, nordiste, syrienne ou autre. La plus belle des danses de chez nous!

    Tina Chamoun

    13 h 48, le 24 décembre 2018

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