Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Coup de théâtre au Brésil: Lula pourrait sortir de prison

L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva le 1er mars 2018. Nelson ALMEIDA / AFP 477bb631bdf2e4a245b2f6a9b65ea

Coup de théâtre au Brésil: incarcéré depuis avril pour corruption, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva pourrait être libéré de façon imminente, à la faveur d'une décision d'un juge de la Cour suprême.

Prise à quelques jours de l'investiture du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui avait manifesté durant la campagne son désir de voir Lula "pourrir en prison", cette décision du juge Marco Aurelio Mello a pris tout le monde de cours.

Le magistrat a ordonné la libération des détenus condamnés en appel qui ont introduit des recours devant des instances judiciaires supérieures, ce qui est le cas de Lula.

D'après le document officiel de la Cour suprême auquel l'AFP a eu accès, le magistrat a décidé "la suspension de l'exécution des peines" de condamnés "dont tous les recours ne sont pas encore épuisés".

Jurisprudence de 2016
Cette décision ne s'applique toutefois pas à des détenus placés en détention provisoire ou considérés comme dangereux. Pour que le détenu sorte de prison, ses avocats doivent déposer une demande de libération.

Gleisi Hoffmann, la présidente du Parti des Travailleurs (PT) de Lula, a écrit sur Twitter qu'une requête en ce sens avait déjà été émise.

La procureure générale Raquel Dodge a indiqué dans un communiqué qu'elle étudiait la possibilité de présenter un recours contre la décision du juge Mello.

Cette décision pourrait être annulée par le président de la Cour suprême, Dias Toffoli.

Pour Raquel Dodge, "le début de l'exécution d'une peine après décision d'une cour d'appel est compatible avec la Constitution (...) et contribue à la fin de l'impunité", tout en "contribuant à assurer la crédibilité" des décisions judiciaires.

L'ex-président Lula (2003-2010) a été condamné en première instance à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment en juillet 2017, une peine alourdie à 12 ans et un mois en appel en janvier.

Il a ensuite été incarcéré en avril, la Cour suprême ayant décidé par un vote très serré (six contre cinq) que la peine devait être appliquée dès la condamnation en deuxième instance, même si d'autres recours restaient en suspens.

Marco Aurelio Mello était un des juges qui avaient voté contre l'emprisonnement de Lula.

En 2016, les 11 juges de la Cour suprême avaient rendu un jugement qui fait depuis jurisprudence: la peine doit être purgée dès le rejet d'un premier appel.

Ce sujet doit être rediscuté en séance plénière le 10 avril prochain.


"Marginaux rouges"
Accusé d'avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'un groupe de BTP en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics, Lula a toujours clamé son innocence.

Mis en cause dans d'autres dossiers, il pourrait être condamné prochainement pour avoir bénéficié, selon le parquet, de travaux financés par des groupes du BTP entre 2010 et 2014 dans une ferme à Atibaia, dans l'Etat de Sao Paulo.

L'icône de la gauche, qui a quitté le pouvoir avec une cote de popularité record en 2010, se dit victime d'un complot ayant visé à l'empêcher de briguer un troisième mandat à la présidentielle d'octobre dernier, dont il était considéré comme le favori.

Le scrutin a finalement été remporté par le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui prendra ses fonctions le 1er janvier.

Il a battu au second tour Fernando Haddad, désigné par le PT pour remplacer Lula après que ce dernier eut été déclaré inéligible.

Durant l'entre-deux tours, M. Bolsonaro avait promis lors d'un discours enflammé de "nettoyer" le pays des "marginaux rouges" et assuré que Lula allait "pourrir en prison".

Une fois élu, il a décidé de nommer ministre de la Justice Sergio Moro, juge anticorruption emblématique dont le principal fait d'armes est justement d'avoir condamné l'ex-président de gauche en première instance.

Réuni avec l'ensemble de son équipe ministérielle pour la première fois mercredi, le président élu d'extrême droite ne s'est toujours pas prononcé au sujet de la décision du juge Mello.

Coup de théâtre au Brésil: incarcéré depuis avril pour corruption, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva pourrait être libéré de façon imminente, à la faveur d'une décision d'un juge de la Cour suprême.Prise à quelques jours de l'investiture du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui avait manifesté durant la campagne son désir de voir Lula "pourrir en...