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Moyen Orient et Monde - Territoires palestiniens

Flambée de violences en Cisjordanie

Deux soldats israéliens tués dans une attaque, quatre Palestiniens abattus ; l’armée de l’État hébreu annonce le bouclage de Ramallah.

Des heurts ont éclaté hier entre Palestiniens et armée israélienne près de la colonie Beit El, près de Ramallah, en Cisjordanie. Mohammad Torokman/Reuters

Après un brusque accès de tensions et une attaque dans laquelle deux de ses soldats ont été tués, l’armée israélienne a annoncé, hier soir, l’envoi de renforts en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et le bouclage de Ramallah. Trois Palestiniens accusés par l’État hébreu d’être impliqués dans des attaques ont par ailleurs été abattus par l’armée israélienne depuis mercredi soir en Cisjordanie où des heurts ont éclaté en divers endroits.

L’attentat, qui a coûté la vie hier à deux soldats israéliens, est la troisième attaque meurtrière à l’arme à feu contre des Israéliens en deux mois en Cisjordanie occupée. Il est survenu quelques heures après que les forces israéliennes eurent abattu deux Palestiniens présentés comme des membres du mouvement islamiste Hamas et liés à deux précédentes attaques. Un troisième Palestinien a aussi été tué par des soldats israéliens en Cisjordanie, près de Ramallah, après avoir foncé sur eux avec sa voiture selon l’armée israélienne.

Depuis plusieurs mois, la Cisjordanie occupée n’était agitée que de violences sporadiques tandis que Gaza, territoire distant de quelques dizaines de kilomètres et soumis au blocus israélien, était en proie à une fièvre qui a coûté la vie à plus de 230 Palestiniens. Ces dernières semaines cependant, la Cisjordanie a vu une recrudescence des violences, au moment où un calme précaire revenait à Gaza.

Hier, selon l’armée, un homme est descendu d’une voiture et a ouvert le feu sur des soldats et des civils à un arrêt de bus sur la principale route de Cisjordanie, non loin de Ramallah, dans un secteur où les colonies israéliennes jouxtent les localités palestiniennes. Deux soldats israéliens ont été tués et un autre très grièvement blessé, a dit l’armée. Le tireur a fui en voiture en direction de Ramallah, désormais bouclée par les forces israéliennes, a-t-elle ajouté.

Les faits se sont produits non loin des lieux d’une attaque commise le 9 décembre selon un mode opératoire semblable et qui avait fait sept blessés, dont une jeune femme de 21 ans enceinte de sept mois. La mort du bébé, mis au monde prématurément, a provoqué un vif émoi en Israël. Mercredi soir, les forces israéliennes avaient déjà abattu près de Ramallah un Palestinien impliqué selon elles dans l’attentat qui a coûté la vie au bébé. Elles n’ont pas précisé si Salah Barghouthi, 29 ans, était le tireur ou un complice. Après une traque de deux mois, elles ont aussi localisé Achraf Naalwa, auteur selon elles d’une attaque ayant tué deux Israéliens dans la zone industrielle de Barkan (nord de la Cisjordanie) le 7 octobre. Des images des lieux de l’intervention israélienne, dans le camp de réfugiés de Askar à Naplouse, montrent un appartement criblé de balles et des traînées de sang sur les marches du bâtiment.

L’Autorité condamne

La branche armée du Hamas, bête noire d’Israël, a revendiqué les attaques du 7 octobre et de dimanche en Cisjordanie et présenté Salah Barghouthi et Achraf Naalwa comme sortis de ses rangs. « L’ennemi ne doit rêver ni de sécurité ni de stabilité en Cisjordanie », ont proclamé dans un communiqué les Brigades al-Qassam qui dénoncent l’occupation israélienne de la Cisjordanie.

Entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par l’État hébreu, plus de 600 000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec trois millions de Palestiniens. À Jérusalem-Est, un Palestinien a été abattu hier après avoir blessé deux policiers israéliens à l’arme blanche.

« Nous condamnons et refusons » cette série de violences, a dit la présidence de l’Autorité dans un communiqué. Mais elle a accusé Israël en retour de créer un climat propice à la violence par les incursions de ses forces dans les villes palestiniennes, les agissements des colons et « l’absence d’horizon de paix ».

Légaliser les logements de colons

En réaction à la dernière attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé hier vouloir « légaliser » des milliers de logements de colons dépourvus des autorisations israéliennes nécessaires en Cisjordanie. Toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales au regard du droit international. Mais l’État hébreu distingue, lui, entre celles qu’il a approuvées et un certain nombre d’autres, dites « sauvages ».

« Ils pensent nous arracher à notre terre, ils n’y parviendront pas », a dit M. Netanyahu cité hier dans un communiqué en faisant référence aux auteurs d’attentats. M. Netanyahu a aussi demandé aux services du gouvernement d’examiner la possibilité de construire 82 nouveaux logements à Ofra, la colonie la plus proche du lieu des deux attentats. Il veut par ailleurs accélérer le processus de destruction des maisons d’auteurs d’attentats.

Source : AFP

Après un brusque accès de tensions et une attaque dans laquelle deux de ses soldats ont été tués, l’armée israélienne a annoncé, hier soir, l’envoi de renforts en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et le bouclage de Ramallah. Trois Palestiniens accusés par l’État hébreu d’être impliqués dans des attaques ont par ailleurs été abattus par l’armée...

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