Le gouvernement chinois est coupable de persécutions massives et la mort, présentée comme accidentelle, du magnat Wang Jian début juillet en France en est l'illustration: c'est ce qu'ont affirmé mardi le milliardaire chinois Guo Wengui et l'ex-conseiller de la Maison Blanche Steve Bannon.
Lors d'une conférence de presse organisée dans un grand hôtel new-yorkais, les deux hommes ont annoncé qu'ils allaient enquêter ensemble, grâce à un fonds doté de 100 millions de dollars par M. Guo, sur les persécutions du régime chinois, y compris assassinats et "faux suicides" qu'ils accusent Pékin de perpétrer.
Ils ont cité en exemple la mort début juillet en Provence de Wang Jian, co-fondateur du conglomérat chinois HNA, que M. Bannon a comparée à la mort du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie et aux attaques contre des citoyens russes à Londres, attribuées aux gouvernements saoudien et russe.
S'exprimant via des interprètes, M. Guo, qui a demandé l'asile aux Etats-Unis et dont Pékin souhaite l'arrestation, a présenté les résultats d'une enquête qu'il a financée: elle révèle selon lui des "éléments suspects" dans l'affaire Wang et laisse penser que, contrairement aux conclusions de la police française, la mort du magnat ne serait pas accidentelle.
Ses enquêteurs, qui se sont rendus six fois dans le village provençal de Bonnieux, auraient découvert de multiples anomalies, notamment sur les gardes du corps qui, selon M. Guo, accompagnaient M. Wang lors de sa mort: ils auraient réagi à sa chute en lui faisant de "l'acuponcture au visage", refusant d'autres secours.
Pour M. Guo, M. Wang a été tué parce qu'il "en savait trop" sur les liens entre le conglomérat HNA et les autorités chinoises.
Le conglomérat serait lié aux services secrets chinois, selon lui, ce qui expliquerait sa croissance spectaculaire à l'étranger ces dernières années, et les doutes entourant les véritables détenteurs de son capital.
Le fonds que M. Guo entend lancer la semaine prochaine aura pour mission d'enquêter sur ce genre de dossiers et aider les victimes des persécutions du régime chinois et leur famille.
M. Bannon, ancien conseiller de Donald Trump limogé de la Maison Blanche en août 2017, est surtout connu pour son apologie des mouvements populistes, qu'il essaie de rassembler en Europe, ou son rôle présumé dans le scandale Cambridge Analytica.
Mais ce bon connaisseur de la Chine, qui a rencontré M. Guo quand il était à la Maison Blanche, a indiqué qu'il présiderait le fonds à titre bénévole, par "devoir" et volonté de défendre les "petites gens" face aux persécutions gouvernementales.
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