A Bkerké, Bassil salue la réconciliation entre les FL et les Marada

Le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre (aouniste), Gebran Bassil, a salué jeudi soir la réconciliation qui a eu lieu la veille entre les chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, et du courant des Marada, Sleiman Frangié, appelant toutes les parties à "aider à former le futur gouvernement", attendu depuis six mois. 

"Je félicite les FL, les Marada et tous les Libanais pour la réconciliation qui a eu lieu hier à Bkerké (au siège du patriarcat maronite, NDLR), un lieu pour toutes les réconciliations nationales", a déclaré M. Bassil, après une réunion avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.

Les origines de l’adversité, voire de l’animosité, entre les FL et les Marada remonte aux jours noirs du début de la guerre civile, plus précisément à l’assassinat de Tony Frangié, père de Sleiman, et de sa famille à Ehden en 1978, dans le cadre du conflit qui opposait à cette époque les Marada aux Kataëb, dont Samir Geagea était déjà un cadre militaire. Plus qu’une simple signification politique, cette rencontre, quarante ans plus tard, revêtait donc une véritable symbolique historique permettant de tourner une page très sombre de l’histoire du Liban.

Gebran Bassil, qui s'est montré optimiste, a par ailleurs appelé "toutes les parties à aider à former le gouvernement, sur base de l'union nationale".

M. Bassil a été mandaté par le président Michel Aoun pour débloquer l'obstacle sunnite entravant la formation du cabinet. Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, avait répété mardi qu'il refusait catégoriquement d'intégrer dans son gouvernement un ministre représentant les députés sunnites pro-8 mars, accusant le Hezbollah qui exige de les voir représentés de bloquer la formation du cabinet. Saad Hariri a reçu le soutien tacite du chef de l’État.