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Économie - Hydrocarbures

Pétrole : Riyad réclame une baisse de production d’un million de barils par jour

Face à la récente baisse des cours du pétrole, l’Arabie saoudite a jugé hier indispensable de diminuer la production en vue d’un rééquilibrage du marché. Fahad Shadeed/ Reuters

L’Arabie saoudite a estimé hier indispensable de réduire la production mondiale de pétrole d’un million de barils par jour afin d’équilibrer le marché, au moment où la baisse des prix de l’or noir fait craindre un effondrement des cours comme en 2014. « L’analyse technique que nous avons passée en revue (NDLR : dimanche) révèle que nous avons besoin d’une réduction approchant un million de barils par jour pour équilibrer le marché », a dit le ministre saoudien de l’Énergie, Khaled al-Faleh, lors d’une réunion des pays membres de l’OPEP et non membres du cartel, à Abou Dhabi. La veille, il avait annoncé que Riyad, le premier producteur au monde, allait réduire sa propre production et diminuer en décembre ses exportations de 500 000 barils par jour par rapport à novembre.

L’Arabie saoudite, qui a récemment lancé une série de projets pour sortir de son hyperdépendance au pétrole, a grandement souffert financièrement ces dernières années à la suite de l’effondrement des cours, entre 2014 et 2016. En réaction aux dernières déclarations de Riyad, le baril new-yorkais WTI et le baril de Brent, référence européenne, étaient tous deux en hausse hier de plus d’un dollar. Pris en étau entre un bond de la production chez quelques grands pays producteurs et la crainte d’une baisse de la demande, les cours du pétrole ont chuté de près de 20 % en un mois, après avoir pourtant culminé début octobre à leur plus haut niveau depuis quatre ans. Vendredi dernier, le prix du baril de Brent était passé sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril, et celui du baril new-yorkais sous les 60 dollars, à son plus bas depuis neuf mois. Malgré des signes de ralentissement de la demande, l’Arabie saoudite, la Russie, le Koweït et l’Irak ont récemment augmenté leur production de brut, et les États-Unis celle de pétrole de schiste.

Toute décision officielle concernant une baisse de la production mondiale sera prise lors d’une réunion plénière prévue le 5 décembre à Vienne entre les pays non Opep et les 15 membres de l’organisation, a encore indiqué le ministre saoudien.

Nouvelles stratégies

Avant cette échéance, les producteurs continueront d’être attentifs aux données du marché. Celui-ci peut fluctuer, mais « si nous devons réduire la production d’un million de barils par jour, nous le ferons », a insisté le ministre saoudien de l’Énergie. Son homologue russe, Alexander Novak, a adopté un ton plus mesuré en déclarant hier à Bloomberg qu’il préférait ne pas se « concentrer uniquement sur la baisse de la production », mais plutôt « voir comment évolue le marché », dans l’optique de stabiliser les cours. Côté émirati, le ministre de l’Énergie Souheil al-Mazrouei a affirmé qu’une nouvelle stratégie était « nécessaire » et qu’elle ne passerait pas par une hausse de la production. L’Irak, membre de l’OPEP, « est d’accord avec toute décision pour la stabilité des marchés pétroliers et le retour à l’équilibre », a de son côté indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère du Pétrole, Assem Jihad. La récente diminution des prix résulte notamment d’une demande en baisse de la Chine, le plus grand importateur, et de l’impact moins important que prévu des sanctions américaines contre le secteur énergétique iranien, qui menaçaient de faire baisser l’offre mondiale et de faire grimper les prix.

Dans la perspective de ces sanctions, Moscou et Riyad, deux des trois plus grands producteurs mondiaux, avaient amendé en juin leur accord de limitation de la production afin de pouvoir extraire davantage et de compenser une baisse des exportations iraniennes. Dimanche, les grands producteurs ont affirmé que l’offre mondiale de brut surpasserait l’année prochaine la demande, appelant à l’adoption de « nouvelles stratégies » basées sur des ajustements de la production dès 2019. Le ministre saoudien a par ailleurs relevé qu’il y avait eu une accumulation des stocks et affirmé que « les 25 (pays) producteurs ne permettraient pas que cela se poursuive ». Les membres de l’OPEP représentent à eux seuls le tiers de la production mondiale de brut.

Source : AFP

L’Arabie saoudite a estimé hier indispensable de réduire la production mondiale de pétrole d’un million de barils par jour afin d’équilibrer le marché, au moment où la baisse des prix de l’or noir fait craindre un effondrement des cours comme en 2014. « L’analyse technique que nous avons passée en revue (NDLR : dimanche) révèle que nous avons besoin...

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