Rechercher
Rechercher

Campus

Salma Kojok : Le Choix de l’Orient est un espace où le lecteur fait le livre

La romancière Salma Kojok.

Entretien avec la romancière francophone et présidente du grand jury du Choix Goncourt de l’Orient.

Vous êtes présidente du grand jury du Choix Goncourt de l’Orient pour la troisième année consécutive. Qu’est-ce qui a changé au cours de ces années en ce qui concerne les étudiants, les livres et le prix lui-même ?

C’est une grande joie de participer à cette aventure du Choix Goncourt de l’Orient, de lire les romans, d’en discuter avec les étudiants, de partager avec les membres du jury puis avec le public toutes les interrogations que posent nos lectures.

Chaque nouvelle sélection du Goncourt nous propose la découverte d’univers singuliers. Chaque livre est une aventure offerte. S’engager dans la lecture d’un livre est un événement fort. On s’imprègne d’atmosphères nouvelles, on vit avec des personnages, on vibre à son rythme.

Ce qui se renforce au fil des ans, c’est le lien aussi entre lecture et écriture, grâce aux ateliers d’écriture qui prolongent désormais l’aventure du Choix de l’Orient. Ces ateliers sont proposés aux étudiants qui souhaitent explorer de nouvelles formes d’écriture à partir des romans de la sélection Goncourt.

Si vous deviez vous rappeler un souvenir particulièrement fort ayant eu lieu durant une délibération pour élire un roman Choix de l’Orient, lequel raconterez-vous ?

C’est à chaque fois l’attente joyeuse, la surprise du résultat que l’on accueille comme un cadeau. Je pourrais parler de nombreux moments forts : un visage qui s’illumine à la lecture d’un extrait de roman, des rencontres d’étudiants venus d’horizons différents et qui partagent la passion de la lecture. Il y a aussi ce souvenir qui me revient : l’an dernier, au moment de la proclamation interne du roman lauréat, Bakhita, une étudiante qui saute de joie et qui explique qu’elle n’avait pas voté pour Bakhita, car ce n’était pas le choix de son université mais que, pour elle personnellement, c’est Bakhita qui avait sa préférence. Chaque étudiant, membre du grand jury, vient à la délibération avec le choix fait dans son université après discussion à l’intérieur d’un premier jury. Il peut arriver que l’étudiant qui représente son université ait personnellement préféré un autre roman. Le vote est ainsi une aventure au croisement de décisions individuelles et collectives.

Quel avenir imaginez-vous pour le Goncourt Choix de l’Orient ?

Un bel avenir. Le Choix de l’Orient est un espace où s’épanouissent des talents de lecteurs. C’est le lecteur qui fait le livre. C’est lui qui donne son sens au roman, qui lui permet d’être polysémique… Le Choix de l’Orient apprend à être un lecteur talentueux, un lecteur qui saura parler des livres qui le touchent, qui saura aussi convaincre les autres à lire.

La lecture a ceci de formidable qu’elle offre la possibilité d’entrer dans la pensée de l’autre, dans son rythme, son univers, sa musique. C’est l’espace où s’épanouit la rencontre de l’autre et ceci est essentiel dans notre monde. Grâce aux romans, on peut accéder à une forme de complexité des êtres et du monde, comprendre les autres, se comprendre mieux soi-même. La lecture, les romans sont de magnifiques lieux de découvertes essentielles.

Propos recueillis par E. K.



Entretien avec la romancière francophone et présidente du grand jury du Choix Goncourt de l’Orient.Vous êtes présidente du grand jury du Choix Goncourt de l’Orient pour la troisième année consécutive. Qu’est-ce qui a changé au cours de ces années en ce qui concerne les étudiants, les livres et le prix lui-même ? C’est une grande joie de participer à cette aventure du Choix...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut