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Moyen Orient et Monde

Le prince héritier saoudien qualifie de « hideux » le meurtre de Khashoggi

Le prince Mohammad ben Salmane aux côtés du vice-président des Émirats arabes unis le cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum lors d’un forum international d’investissement à Riyad hier. Giuseppe Cacace/AFP

Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammad ben Salmane a qualifié hier d’« incident hideux » le meurtre du journaliste et opposant Jamal Khashoggi, sa première réaction publique à cette affaire qui a suscité un tollé international et écorné l’image du royaume saoudien.

S’exprimant devant un forum international d’investissement à Riyad, l’héritier du trône du premier exportateur de pétrole au monde a également affirmé que « la justice prévaudra » dans cette affaire et qu’il n’y aurait « pas de rupture des liens avec la Turquie ».

« L’incident est très douloureux pour tous les Saoudiens. C’est un incident hideux et totalement injustifiable », a dit le prince Mohammad ben Salmane, 33 ans, dans sa première intervention publique depuis le meurtre de Jamal Khashoggi qualifié « d’assassinat politique » planifié par le président turc Recep Tayyip Erdogan. « Beaucoup essayent d’exploiter l’affaire Khashoggi pour créer un antagonisme entre l’Arabie saoudite et la Turquie, mais ils ne réussiront pas », a ajouté le prince héritier, qui a eu un entretien téléphonique hier avec M. Erdogan, le premier depuis le début de l’affaire.

« Ma bataille »

Sur les réformes engagées dans le royaume, le prince héritier a affirmé que « dans les cinq prochaines années, l’Arabie saoudite sera totalement différente ». « Si nous réussissons dans les cinq années à venir, d’autres pays (de la région) nous suivront », a-t-il dit. « C’est la bataille des Saoudiens et c’est ma bataille dans laquelle je suis engagé personnellement. »

Dans une première mesure de rétorsion au meurtre, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient révoquer les visas de suspects – 21 Saoudiens qui n’ont plus le droit d’en demander un. Proche allié de Ryad, le président américain Donald Trump a estimé mardi que l’opération de dissimulation saoudienne, « l’une des pires de l’histoire », avait été un « fiasco total ». Interrogé par le Wall Street Journal sur une éventuelle implication de MBS dans le meurtre de Jamal Khashoggi, il a rappelé que le prince héritier « est en charge » des affaires courantes en Arabie saoudite en ce moment. « Donc si qui que ce soit avait pu être impliqué, ce serait lui. »

La Grande-Bretagne leur a emboîté le pas, annonçant l’annulation de tout éventuel visa pour le Royaume-Uni détenu par les suspects de l’assassinat de Khashoggi. La Première ministre britannique Theresa May « a exhorté » hier l’Arabie saoudite à coopérer avec l’enquête turque lors d’un entretien téléphonique avec le roi Salmane, a annoncé Downing Street. Le président français Emmanuel Macron a fait part hier au roi Salmane d’Arabie saoudite de sa « profonde indignation ». « La France n’hésitera pas à prendre, en lien avec ses partenaires, des sanctions internationales contre les coupables », ajoute le compte-rendu de l’Élysée.

Le « meurtre odieux » du journaliste saoudien Jamal Khashoggi est impensable « sans le soutien des États-Unis », a déclaré pour sa part le président iranien Hassan Rohani en Conseil des ministres, alors que Téhéran était jusqu’ici resté silencieux. En Turquie, l’agence de presse officielle turque Anadolu a affirmé que les autorités saoudiennes n’avaient pas autorisé les enquêteurs turcs à fouiller un puits situé dans le jardin du consulat, alors que le corps de Khashoggi, tué à l’âge de 59 ans, n’a toujours pas été retrouvé. Les services de renseignements d’Ankara ont en outre partagé avec la directrice de la CIA Gina Haspel des éléments qualifiés de « preuves », selon le journal proche du pouvoir turc Sabah. M. Erdogan a affirmé que son pays était « déterminé à ne pas laisser ce crime être mis sous le tapis et à ne laisser personne, des commanditaires aux exécutants, échapper à la justice. Nous avons démêlé, démonté tout cela pièce par pièce. Ce n’est pas fini (...). »

Source : AFP

Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammad ben Salmane a qualifié hier d’« incident hideux » le meurtre du journaliste et opposant Jamal Khashoggi, sa première réaction publique à cette affaire qui a suscité un tollé international et écorné l’image du royaume saoudien.S’exprimant devant un forum international d’investissement à Riyad, l’héritier du trône du...

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